Anelka, des bleus plus que du coeur
Le bleu de la sélection va laisser place au bleu du club Nicolas Anelka ne rejouera donc plus en équipe de France, la sanction de 18 matches donnée par la commission de discipline de la FFF est venu entérinée une décision quil avait prise le jour de son exclusion dAfrique du Sud. "Je le répète: la page avec les Bleus a été tournée le 19 juin lors de mon éviction de Knysna", a-t-il lancé au quotidien France Soir auquel il a encore réservé lexclusivité de ses réactions. Bon débarras ou véritable incompréhension entre un joueur et la sélection ? Si Anelka a toujours clamé que « léquipe de France était plus forte que tout » (France Soir du 5 août), ses prestations, ses actes ou certaines de ses déclarations nont jamais donné limpression dun amour inconditionnel pour la sélection, selon ses détracteurs. Son interview donnée à son ami journaliste de France Soir Arnaud Ramsay ne devrait que confirmer cette impression. Petit florilège : "Qui leur a dit que je voulais rejouer en bleu ? Les membres de la commission n'ont pas lu France Soir ? Parce que s'ils l'avaient bien lu, et je sais qu'il l'ont lu, ils devraient savoir que j'ai tourné la page", "Avec Chelsea, de toute façon, je joue déjà en bleu tous les week-ends et ça me suffit amplement" Les paroles sont fortes. Sa sanction ? Il dénonce « une aberration, une mascarade pour ne pas perdre la face » et termine par un ultime affront : "Qu'ils tournent enfin la page, car Laurent Blanc a besoin de bosser sereinement. Ce sont de vrais clowns, ces gens... Je suis mort de rire".
Recalé pour France 98
La relation entre les Bleus et le Martiniquais na jamais été simple, souvent tumultueuse, avec des coups de foudre, des rendez-vous manqués, des déchirures et des réconciliations. Tous les ingrédients de la romance Elle débute en 1998, alors que le joueur flambe à Arsenal. Lattaquant est alors appelé dans les 28 par Aimé Jacquet. Non retenu finalement parmi les 22, il profitera de son été pour passer son permis de conduire. Après le sacre, il est de nouveau sélectionné par Roger Lemerre et brille dentrée. Un but et une passe décisive face à la Russie (3-2 en octobre 1998), il explose sur la scène internationale avec un doublé à Wembley face à lAngleterre (2-0 en février 1999). Après le match Didier Deschamps, alors capitaine, senflammera même sur TF1 en lançant « Anelka, cest notre Ronaldo à nous ». Sacré champion dEurope en 2000, il va connaître un trou noir entre 2002 et 2005. Non retenu pour le Mondial asiatique, il ne reviendra quen novembre 2005 pour un match amical contre le Costa Rica joué en Martinique. Un retour quil doit au sélectionneur de lépoque, Raymond Domenech. Entre temps, en 2003, appelé par Jacques Santini, il avait refusé de rejoindre les Bleus pour pallier une absence. « Je nai pas besoin de léquipe de France. Quil sagenouille devant moi, sexcuse dabord, et après, je réfléchirai », sétait-il emporté à lépoque. Sil rate le fiasco de lEuro 2004, il nest pas du voyage non plus pour la Coupe du monde allemande. Là encore, cela ne lui fera ni chaud, ni froid. Un détachement (une indifférence ?) qui réapparaitra cette année au moment dentamer sa première Coupe du monde en Afrique du Sud. "Je ne me suis jamais donné comme objectif dans ma vie, dans ma carrière, de faire un Mondial" avait-il dit à lAFP avant la compétition.
Domenech le "ressuscite", il se "suicide"
Remis en jeu par Raymond Domenech qui en fera un des hommes de base pour les qualifications à lEuro 2008 et celles du Mondial 2010 (il inscrira même un but importantissime en Irlande lors du match aller de barrage en Novembre dernier), il débarque à Knysna dans la peau dun titulaire à la pointe de lattaque. A 31 ans, il va pouvoir rattraper le temps perdu. Mais dans un système tactique qui ne lui sied guère, seul en pointe, lattaquant déjoue. Il « dézone », ne sentend pas sur le terrain avec Yoann Gourcuff alors meneur de jeu. Lhistoire semballe. Deuxième match, France-Mexique le jeudi 17 juin. 0-0 à la mi-temps. Nicolas Anelka a « dézoné » encore, là fois de trop pour Raymond Domenech, le ton monte, les insultes fusent. Des insultes qui feront la Une du quotidien LEquipe le samedi suivant et qui précipiteront son exclusion du groupe et la grève des joueurs. La commission de discipline a dailleurs fait la lumière sur les évènements de ce « jeudi noir » et les mots sortis de la bouche du Martiniquais ne sont pas totalement les mêmes que ceux barrant la première page du quotidien. "Va te faire enculer avec ton équipe. Fais l'équipe que tu veux", aurait prononcé le Blues à lencontre du sélectionneur selon le journal Le Parisien de ce mercredi. Des propos confirmés de façon unanime par les membres de léquipe de France interrogés par la commission. Lhistoire se répète, Nicolas Anelka quitte les Bleus par la toute petite porte et cette fois pas de retour possible. La 69e sélection (14 buts) aura été la dernière. Si, selon lui, les membres de la commission de discipline « ont amusé la galerie », il nest pas sur quon puisse en dire autant pour lattaquant. Nicolas Anelka et léquipe de France, ou comment les histoires damour peuvent mal commencer et finir mal également
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