All England et French Touch
Les Français l'esprit léger
Le tennis français est le mieux représenté à ce stade de la compétition. Avec trois hommes encore en lice, le contingent tricolore se situe devant les USA et l'Espagne, avec deux représentants. Une réussite collective qui fait plaisir à voir et qui rassure sur leur capacité à briller, moins d'un mois après l'échec de Roland-Garros qui n'avait vu qu'un représentant français qualifié en quart.
Plusieurs facteurs entrent en jeu pour expliquer cette forte présence numéraire. D'abord l'absence de pression. Pas ou peu de sollicitations des médias, les français ont carte blanche dans la banlieue londonienne. Une décontraction qui leur permet d'atteindre leur meilleur niveau et de triompher de bras de fer "psychologiques". Les qualifications en sets de Julien Benneteau, Jo-Wilfried Tsonga ou Jérémy Chardy aux tours précédents le prouvent.
Ensuite, vient bien évidemment la surface. Le gazon de Wimbledon se prête beaucoup mieux au jeu "à plat" des Français. Des joueurs de second rang, tels que Mickael Llodra ou Arnaud Clément sont donc plus à même de franchir les premiers tours.
Mais il ne faut pas s'y tromper. Tsonga est encore le seul des mousquetaires à être présent, les autres, Simon, Gasquet et Monfils pansant leurs plaies ou en désamour avec la surface. La bonne figure de la délégation français est le fruit des qualifications surprises d'un Benneteau très affuté et d'un PHM renaissant.
Bien sûr, dans le tableau féminin, il ne faut pas omettre les belles prestations de Marion Bartoli. Sur sa surface de prédilection, la 13e joueuse mondiale a toutes les chances d'accéder aux quarts de finale face à son adversaire du jour, Tsvetana Pironkova. Et pourquoi pas rééditer son exploit de 2007. A l'époque, elle avait accédé à la finale du All England.
Mathieu Nadal
0-9 dans leurs confrontations
Paul-Henri Mathieu doit croire en ses chances. Comme en 2006 (*) il devra faire fi de ses statistiques face au numéro 1 mondial. Lui qui a perdu ses neuf confrontations face à Rafael Nadal aura tout intérêt à croire en ses chances. Et cet encouragement n'a rien d'une méthode Coué. Cette année, le Strasbourgeois a de quoi croire en ses chances. D'une, parce qu'il est en pleine résurrection après un début de saison catastrophique avec une seule victoire à la clef. Sa victoire face à sa bête noire Mikhail Youzhny en cinq sets lui a fait un bien fou. L'Alsacien avait affiché des qualités mentales insoupçonnées lui dont ses détracteurs aiment vanter la confiance vacillante. Un déclic qui l'a aidé à triomphé de Thiemo De Bakker au tour suivant.
De deux, parce-que Rafael Nadal est loin de son meilleur niveau, celui qui lui avait permis de s'imposer en 2008. La faute à des genoux tendiniteux. Comme à Monte-Carlo, le numéro 1 Mondial ne joue pas à 100% de ses capacités. Préférant sauvegarder sa saison américaine, il a préféré tiré un trait sur le quart de finale de Coupe Davis face à la France pour préserver ses chances à l'US Open.
De trois, parce-que les plus belles séries sont faites pour être rompues. Robin Soderling, Lleyton Hewitt, et avant eux Nikolay Davdenko, tous sont parvenus à stopper de formidables séries de défaites face à Roger Federer (12 ou 15 à zéro).
(*) D'aucuns se souviennent de sa performance de 2006 face à l'Espagnol à Roland-Garros. Les deux hommes avaient livré un combat épique en quatre sets et près de 5h de jeu. Assurément le match le plus difficile du Majorquin cette année là Porte d'Auteuil.
Benneteau Tsonga
3-3 dans leurs confrontations
Il y aura un français en quart de finale. C'est la bonne nouvelle de cet affrontement français en 8e de finale du All England. Pour le premier, numéro 10 mondial, la deuxième semaine du tournoi outre-manche n'a rien de l'exploit. Il y parvient pour la troisième fois en quatre. Pour le second, la qualification à ce stade de la compétition est une première. Un ticket décroché en bataillant, en sauvant deux balles de match au premier tour contre Kristof Vliegen et 9h31 de jeu en première semaine.
Malgré leur différence de palmarès, les affrontements entre les deux hommes ont souvent abouti à des matchs intenses. Comme la dernière victoire de Benneteau à Marseille (7-6, 5-7, 7-6 en 2h57), en février, en atteste. Seulement, les trois victoires de "Jo" ont été acquises en Grand Chelem. Une réussite qui n'a rien d'anodin, lorsque l'on sait l'exigence physique des matchs en cinq sets. Loïc Courteau, l'entraîneur de Benneteau ne s'y trompe pas. "C'est pour ça que je dis que Jo est ultra-favori." "Jo est très constant dans ce genre d'occasion" ajoute Benneteau. "Il a une force, c'est que, en cinq sets, avec son service, ça le maintient en vie, ça le soulage aussi de temps en temps, il a des jeux faciles."
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