"Aberrant d'opposer les générations", déplore Pascal Éouzan, à l'origine d'un mouvement contre le nouveau système de retraites des sportifs de haut niveau

Le Collectif des championnes et des champions français s'est mobilisé pour demander à l'État de réviser le système des retraites pour les sportifs de haut niveau.
Article rédigé par franceinfo: sport, Robin Joanchicoy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le ministère des Sports a en partie été visé par une lettre du Collectif des championnes et des champions français contre la nouvelle réforme de retraite des sportifs de haut niveau. (LOIC VENANCE / AFP)

Fondé par l'ex-spécialiste du tumbling Pascal Éouzan et par d'anciens sportifs de haut niveau, le Collectif des championnes et des champions français s'est adressé à l'État via une lettre, lundi 27 février, pour demander une révision du nouveau système de retraites des sportifs de haut niveau. En cause une différence de traitements entre les athlètes selon leurs années d'activité, estimée injuste. En moins de 24 heures, la pétition lancée par le Collectif lundi a déjà réuni plus de 1 000 signatures.

Franceinfo: sport. Vous avez envoyé cette lettre lundi au président de la République, au ministère des Sports, à des membres du gouvernement et à des parlementaires. Concrètement, quelles sont vos revendications ?

Pascal Éouzan. Ce que demande le Collectif des championnes et des champions français, c'est que les sportifs de haut niveau, quelle que soit la génération, soient accompagnés de la même manière. Pour faire simple, les sportifs en activité à partir de 2012 auront d’office 16 trimestres en plus sur leur retraite, alors que ceux d’avant n'auront rien. Ce n'est pas logique comme raisonnement. On veut leur faire prendre conscience que c'est complètement aberrant d'opposer les générations.

C'est aussi une question de mérite...

Exactement, le mérite est une grande valeur du sport. Grâce à notre travail et à tous les résultats sportifs de ceux qui ont fait les Jeux olympiques ou les Championnats du monde, les dirigeants se sont dit : "Cela serait peut-être bien qu’on valorise le travail des sportifs et qu’on leur donne des points de retraite". La décision a été prise grâce à notre travail, on veut simplement un juste retour des choses.

Comment la nouvelle génération a-t-elle réagi à cette initiative ?

Il n'y a aucun conflit générationnel, au contraire, c'est une cause commune. On a déjà des jeunes sportifs de la nouvelle génération qui ont adhéré à notre pétition.

Quelles sont les solutions proposées par l'État ?

Il y a un amendement qui a été proposé et qui multiplierait par deux le nombre de trimestres de la nouvelle génération, qui passerait donc à 32. La génération d’avant 2012, elle, resterait à 0. Nous, on aurait seulement la possibilité de racheter nos trimestres. Si rien ne change, quand j’arriverais à l’âge de la retraite, je vais me retrouver dans la précarité ou alors je vais être obligé de trouver un autre travail. Je suis loin d'être le seul.

Quel est l'avenir du Collectif des championnes et des champions français ?

On est très optimistes pour la suite. Pour tout dire, j'ai même été un peu inquiet des proportions que ça a pris. Dès le lancement, beaucoup de gens nous ont remerciés d’avoir pris cette initiative. On n'a pas la maîtrise de faire bouger les politiques, mais ce qui est certain, c’est qu’on a été entendus. On devrait avoir sous peu des rendez-vous qui comptent, au ministère des Sports et peut-être même un plus loin.

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