Solidarité : échange fructueux dans une "maison de l'entraide"
Peut-on faire preuve de la solidarité sans tomber dans l'assistanat ? Les bénévoles de la maison de l'entraide du Rabodeau répondent oui pour ce concept développé depuis plus de trois ans dans une vallée économiquement fragile.
Atelier de création, friperie, épicerie, le tout au service de la solidarité. Ce dépôt-vente et cet atelier couture génèrent des revenus qui financent cette épicerie solidaire. Au coeur des Vosges, dans la vallée du Rabodeau, à la Maison de l'entraide. Deux bénévoles reviennent du supermarché. Les produits sont revendus presque à moitié prix.
Nous appliquons 40% moins cher à notre clientèle.
Les clients sont des personnes à faibles revenus, qui ne peuvent plus payer leurs factures. Cette mère de famille travaille en intérim. Un seul salaire dans le foyer. Chaque euro compte.
Gruyère rapé, 0,78. Vous en avez pour 26,12 euros. Et vous avez 20, 76 d'économie que vous affecterez au paiement de la dette en cours, qui concerne l'eau.
Solidarité rime avec contrepartie. Les économies faites via l'épicerie doivent servir à régler les dettes.
Avec la petite différence-là, je mets ça dans un porte-monnaie séparé.
Du donnant donnant efficace. Une approche partagée par tous les bénévoles. Une trentaine se relaie tout au long de la semaine.
Rien n'est donné. Tout est payant. Chaque petite chose a un prix, même modique. Les gens gardent leur dignité lorsqu'ils font les achats.
Sur un budget de 166 000 euros en 2013, 88% des ressources provenaient des activités internes. Et seulement 12% des dons et subventions. Mais pour l'association, ces 12% c'est encore trop. Ils doivent donc trouver de nouveaux revenus.
D'où l'ouverture en mars de cet atelier de création qui propose des vêtements sur mesure à moindre coût.
C'est un moyen d'autofinancer notre association. Et de répondre au hors assistanat. On demande aux gens de venir. Il est normal que l'association cherche son auto-financement.
S'auto-financer et créer des emplois aussi. Après l'embauche d'une première styliste, l'association veut étoffer l'équipe. Aujourd'hui, ce candidat créateur est reçu pour la senconde fois. En jeu : un contrat de 20h par semaine pour commencer.
S'ils se révèlent à la hauteur pour développer cet atelier, cela peut être une création d'emploi moins précaire, en CDI.
Prochain défi : ouvrir d'autres maisons en France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.