Solidarité de proximité : l'initiative du "café en attente"
On milite pour que la gentillesse ne dure pas qu'une journée. Dans ce domaine, il y a des initiatives. C'est de la solidarité de proximité. On appelle ça "le café ou la baguette en attente". Vous en achetez deux, vous en offrez un. C'est totalement désintéressé.
Si dans ce bistrot de Rouen, vous entendez de café en attente, ce n'est pas que le serveur est indolent, c'est qu'un client a été généreux et a payé un café d'avance pour une personne dans le besoin.
Lorsqu'il y a un démuni qui passe ici, il profitera de ce café de votre part.
C'est agréable qu'il vienne le boire ici.
C'est plus gai ci que là où ils partagent leur quotidien.
Depuis avril dernier, ce commerce a fait le pari de la solidarité. 200 café payés, 180 servis, pas question ici de juger.
Le matin, vous venez à 8.00 heures, vous voulez un café, vous me dites "je prends un café en attente".
Ce café gratuit, je ne pourrais pas le boire dans une association.
Il n'y a pas que les sans-abri qui demandent ces cafés.
Ça peut aussi être des étudiants, des mamies.
A l'origine de cette initiative, une tradition napolitaine : le café suspendu. A Bordeaux, cette boulangerie a lancé la baguette suspendue sur le même principe. Un système basé sur la confiance mutuelle. Une personne vraiment dans le besoin. Un commerçant qui va servir les produits payés d'avance. Un coup de coeur plutôt qu'un coup de pub.
Voir des gens mendier dans la rue, c'est catastrophique dans un pays qui est quand même assez riche.
Pour que ça marche, la boulangère a rencontré une association qui accueille la journée des sans-abri. Désormais, ils n'hésitent plus à venir chercher leur baguette.
Au moins, avec la baguette je peux caler ma faim une journée.
Au départ, l'association n'y a pas cru.
C'est du pain frais, pas du pain qui a trois jours. Une association leur donne du pain mais pas du pain frais.
Si les commerçants de Rouen ou de Bordeaux sont encore peu nombreux à proposer cette formule, à Evreux en revanche, le concept séduit. Trois boulangeries, une dizaine de cafés-restaurants. Depuis août, Christine les démarche. Jambon-beurre, pizza en attente, la formule se décline. Cela fait des années que ce restaurateur ouvre sa porte.
Ça m'est déjà arrivé plusieurs fois d'offrir des pizzas. Il m'arrive même d'offrir des affaires.
J'ai un jambon-beurre en attente, un croissant. On aimerait aussi que ça se transforme aussi en livre ou en pièce de théâtre en attente.
Aux associations désormais d'informer les personnes dans le besoin et de faire fonctionner le bouché-a-oreille pour partager au mieux ces élans dé générosité.
La suite de notre feuilleton. On évoque la Grande Guerre.
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