Yves Jégo veut prendre son temps en Guadeloupe

"On fait avec". La phrase revient volontiers dans les discussions des Guadeloupéens. La grève générale qui paralyse l'île depuis bientôt deux semaines rend difficile les approvisionnements et touche la plupart des secteurs économiques. Elle est d'autant plus sérieuse que les stations services sont également fermées afin de réclamer le gel de toute nouvelle implantation sur l'île.

Selon Yves Jégo, "La Guadeloupe est au bord du chaos, et il faut trouver un moyen de sortir par le haut". Après avoir demandé au patronat d'entamer des négociations sur les bas salaires, il devrait lancer dans les jours qui viennent une concertation "avec les gens qui souffrent, les socioprofessionnels, les politiques". Le président PS du Conseil régional, Victorin Lurel, espère que le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer est bien venu "armé de solutions", comme il l'a rappelé dimanche soir à l'antenne de RFO Télé-Guadeloupe.

Mais les négociations s'annoncent difficiles. Yves Jégo devra notamment renouer le dialogue avec le Liyannaj kont pwofitasyon (LKP, Collectif contre l'exploitation outrancière), qui regroupe à la fois des syndicats, des partis politiques et des associations, et qui accuse les pouvoirs publics, les collectivités et le patronat local "de jouer le pourrissement". Sa plate-forme compte à ce jour 146 revendications, parmi lesquelles une baisse immédiate de 50 centimes des carburants, une augmentation salariale de 200 euros et le gel des loyers.

Fabien Magnenou, avec agences