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VTC : les taxis en colère manifestent à Paris et Marseille

Les taxis manifestent une fois encore ce lundi à Paris et à Marseille. Ils protestent toujours contre la concurrence des VTC, les voitures de tourisme avec chauffeur, une concurrence qu'ils jugent déloyale. 
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Les taxis sont en
grève ce lundi. Mercredi dernier, le conseil d'Etat a rendu une décision
favorable aux VTC
, ces voitures de tourisme avec chauffeur, en suspendant le
délai de 15 minutes qui leur était imposé entre la réservation du client et sa
montée à bord du véhicule. Après la manifestation du 13 janvier, cette décision a de nouveau provoqué la colère des taxis traditionnels qui manifestent ce lundi à l'appel des syndicats
CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST contre cette concurrence des VTC jugée déloyale.

Cette
journée de mobilisation a pris la forme de plusieurs cortèges et opérations
escargot. A Paris, le rassemblement a débuté à 8h00 devant les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. L'aéroport de Roissy ne serait desservi par aucun taxi. A Orly, la prise en charge des clients aurait été bloquée par des manifestants, en matinée. Les taxis ont ensuite progressé vers le Trocadéro. A 9H, les bouchons provoqués par la manifestation entrainaient 270 km de retenue cumulée. 

Une forte mobilisation (syndicats)

A la mi-journée, plus d'un millier de taxis convergeaient
vers le centre de Paris, derrière le Champ-de-Mars, en provenance notamment de
Roissy et d'Orly. Selon les syndicats, avec 5.000 à 6.000 voitures mobilisées, la
participation est deux fois plus importante que celle de la première journée d'action
de 2014 menée le 13 janvier.

Les banderoles visent les sociétés de voitures de tourisme
avec chauffeur (VTC). Des taxis leur reprochent de "racoler aux aéroports" sans supporter les contraintes de la profession. Les récentes déclarations gouvernementales
ne semblent pas avoir apaisé la colère : samedi, l'annonce d'une mission de
concertation entre les différentes professions du transport de particuliers et
la promesse ce lundi par le ministre de l'Intérieur d'un lancement rapide de
cet état des lieux. Mais plusieurs syndicats de taxis voudraient plutôt obtenir en urgence l'arrêt
des créations de VTC, le temps de clarifier le terrain de la concurrence.

A Marseille, mais
aussi Aix-en-Provence, plus de 600 taxis ont participé à deux opérations escargots ce lundi. Un défilé au ralenti vers la gare TGV aixoise et en direction de l'aéroport Marseille-Provence à Marignane, où des navettes de bus assuraient toutefois leurs trajets de desserte habituelle.

Les taxis demandent une loi pour encadrer l'activité des VTC

Ceux qui défilent sont
surtout les salariés et les locataires. Les artisans, unis en intersyndicale,
veulent encore, officiellement en tout cas, jouer le jeu de la médiation et du
dialogue. Ils ne se mettront en grève que le 13 mars prochain, si le dossier
VTC ne progresse pas comme ils le souhaitent. Ce qui ne les empêche pas de
cautionner le mouvement d'aujourd'hui.

Le ministre de
l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre de l'Artisanat et du Tourisme Sylvia
Pinel ont annoncé ce week-end la mise en place "dans les prochains
jours" d'une "mission de concertation" dans ce dossier. Elle aura
notamment pour objectif de "définir les conditions durables d'une concurrence
équilibrée entre les taxis et les VTC", ont indiqué les
deux ministères dans un communiqué commun.

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