Vitry le François: après les émeutes, la visite de Dati
“Les esprits sont en train de s’apaiser.” Dixit Jean-Pierre Bouquet, le maire de Vitry-le-François. Il y a quelques jours, la gare, fortement endommagée par les émeutes, a rouvert. Aucun nouvel incident n’a été signalé. Ni dans le quartier Rome Saint-Charles, qui s’était embrasé, ni à l’occasion de la fête de la musique. Il faut dire que tous les concerts organisés par la commune avaient été annulés. Par précaution aussi, des gardes mobiles reviennent patrouiller tous les soirs.
Reste ce sentiment d’insécurité. Il y a quelques jours, le quotidien local L’Union révélait que les clients du seul armurier de la ville étaient beaucoup plus nombreux depuis cette nuit là, à la recherche de fusils, bombes lacrymogènes et autres poings électriques. “Essentiellement pour se rassurer”, selon le vendeur. Pour délier les langues, le maire PS a promis de créer un comité de quartier, une équipe de prévention et une association des victimes.
Des violences "organisées"
Difficile pourtant d’appeler à la “sérénité” alors qu’aucun des responsables des violences n’a été interpellé. Deux juges d’instruction et une cellule de dix gendarmes sont chargés de l’enquête. Selon leurs premières conclusions, les violences étaient “organisées”. Une première vague d'individus cassait les voitures, une deuxième jetait l’essence et une troisième mettait le feu aux véhicules. Le meurtre du jeune Mohamed Dib, sur fond de trafic de drogue, n’aurait servi que d’élément déclencheur.
Parmi les inquiétudes des habitants aussi, le remboursement des dégâts. Depuis les violences, 104 plaintes ont été déposées, dont 83 pour des incendies et dommages sur des véhicules. A Vitry-le-François, 60% de logements sociaux, la création de l'association des victimes devrait accélérer l’indemnisation des ménages. Et pour les plus modestes, une loi votée la semaine dernière au Parlement facilitera les procédures. La question figurera à coup sûr dans la liste des sujets abordés avec Rachida Dati.
Marie Blondiau
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