Violences urbaines en Guyane, paralysée depuis mardi
Cayenne est depuis deux jours le théâtre d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. "Les violences urbaines de la nuit de mardi à mercredi ont conduit à l'arrestation de 13 personnes, dont trois mineurs. Celles de la nuit dernière, moins nombreuses, ont conduit à l'arrestation de six personnes, dont un mineur. Cinq, dont le mineur, sont toujours en garde à vue", a déclaré François Schneider, procureur de la République de Cayenne.
Ces violences sont intervenues en marge d'un mouvement de blocages routiers contre le prix du carburant qui paralyse La Guyane depuis le début de la semaine.
Plus d'une vingtaine de barrages bloquaient ce matin les principaux axes routiers du territoire : l'agglomération de Cayenne, de Kourou, la route du littoral et à l'Ouest, la sous-préfecture de Saint-Laurent-du-Maroni sont inaccessibles.
Les accès routiers au port de commerce et à l'aéroport Rochambeau de Cayenne sont aussi fermés. Pour prendre l'avion, les passagers doivent passer le dernier barrage à pied pour marcher parfois plusieurs kilomètres.
Les blocages ont été lancés lundi par des associations de consommateurs et de transporteurs avec le soutien de la population, des socioprofessionnels et des élus locaux. Ils réclament une baisse de cinquante centimes d'euros du prix du litre de carburant, qui atteint en Guyane 1,77 euro pour l'essence sans plomb et 1,55 euro pour le gazole. Au marché noir, le litre de sans plomb atteint jusqu'à 3,50 euros.
Depuis mardi, la plupart des commerces et la grande majorité des établissements scolaires du littoral sont fermés et beaucoup de stations-service n'ont plus de carburant à la pompe, faute d'approvisionnement.
Lundi, le Centre spatial guyanais (CSG) a dû interrompre ses activités opérationnelles à cause des barrages routiers bloquant la route entre la commune de Kourou et la base qui prépare actuellement le lancement d'une Ariane 5 avec deux satellites Hot Bird 9 W2M pour l'opérateur européen Eutelsat.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.