"Violeur de la Sambre": Dino Scala invoque un instinct "de chasseur" face à ses juges
Le procès de Dino Scala s'est ouvert, vendredi, devant la cour d'assises du Nord. Il comparait pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle.
Dino Scala, surnommé le "violeur de la Sambre", a invoqué, vendredi 10 juin, un "instinct chasseur, prédateur", pour expliquer 30 ans de viols et agressions sexuelles, au premier jour de son procès devant les assises du Nord. Calme et volubile à la barre, l'accusé reconnaît avoir "commis des agressions sexuelles et des viols", comme il l'avait fait pendant l'enquête, sur "la majorité des faits", selon son avocate.
A 61 ans, il comparait pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, commis contre 56 victimes entre 1988 et 2018. "Vous vous sentiez fort ?", l'interroge une avocate: "oui, fort, je prenais le dessus", répond-il. Au président de la cour qui rappelle que selon l'enquête de personnalité, il n'est "pas spécialement porté sur le sexe", il lance : "oui, c'est bizarre". "A côté de ça (...) de ce que j'ai pu accomplir comme méfaits, j'ai toujours eu une vie normale", ajoute cet ancien ouvrier et entraîneur local de football, père de cinq enfants de deux mariages.
Aucun regret exprimé à l'audience
Rencontrer en prison "psychiatre, psychologue", "m'a permis de ressortir tout ce que j'avais, comme colère et frustrations", développe-t-il, devant une salle où se pressent plusieurs dizaines de victimes ou proches. Il évoque une adolescence, marquée par de "la violence" intrafamiliale, mais aussi des "soupçons, (...) sur des actes que mon père aurait commis sur mes soeurs". "Dans la famille, j'étais le bon à rien", à l'école, "c'était moyen", "c'était très compliqué" aussi dans la vie intime, et professionnelle, égrène-t-il.
Mais il n'exprime aucun regret, comme le pointe, à l'issue de l'audience, Maitre Sandrine Billard, qui représente deux victimes. "Il fallait que je sois là, que je le voie que je me confronte à lui (...) mais il ne laisse rien transparaître", regrette aussi Valérie, agressée en 1997. Une autre victime, Mélanie, agressée à 14 ans la même année, n'espère pas "la vérité", mais compte sur le procès pour se "reconstruire après".
Confondu par sa plaque d'immatriculation
L'enquête, tentaculaire, débute fin 1996 avec la plainte pour viol, le long d'une voie rapide à Maubeuge, d'une femme de 28 ans. D'autres agressions suivent, presque toujours à l'aube, en hiver, généralement sur la voie publique. Avec le même mode opératoire : l'homme saisit ses victimes par derrière, les étrangle avec l'avant-bras ou un lien, les menace, souvent à l'aide d'un couteau. Plusieurs diront avoir "vu la mort".
Le coupable demeure introuvable, jusqu'à l'agression d'une adolescente en février 2018 à Erquelinnes (Belgique). Cette fois, la vidéosurveillance capture une Peugeot 206. Son conducteur, Dino Scala, est arrêté quelques semaines plus tard à Pont-sur-Sambre, à la stupéfaction de son entourage.
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