Violences sexuelles et sexistes: "On n'a pas un soutien majeur de l'État et des politiques", déplore la cofondatrice de Metoo média

"Il y a un vrai collectif Metoo", assure Muriel Réus mais les hommes y sont rares. "Ce mouvement sociétal ne progressera pas sans les hommes à nos côtés".
Article rédigé par franceinfo
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  (NATHANAEL CHARBONNIER / ENVOYÉ SPÉCIAL)

"Sur les violences sexuelles on n'a pas aujourd'hui, un soutien majeur de la part de l'État et des politiques", a déploré mardi 14 mai sur franceinfo Muriel Réus, cofondatrice de Metoo médias et présidente de l'association Femme Avec.

La spécialiste en communication est à l'initiative, avec la comédienne Anna Mouglalis et et Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes d'une nouvelle tribune "On persiste et on signe!" publiée dans Le Monde mardi, jour de l'ouverture du Festival de Cannes.

Cette tribune rassemble "cent visages français du mouvement #metoo, cent voix, cent corps, cent histoires de violences sexistes et sexuelles" de tous les milieux : le cinéma, le sport, la politique, les médias, la cuisine... "Les Metoo français sont pluriels, ils sont dans toute la société française", a expliqué Muriel Réus. C'est la première fois qu'autant de personnalités se rassemblent pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes : "On n'a jamais montré la puissance du collectif des Metoo. Il y a un vrai collectif Metoo avec des femmes et des hommes qui se sont engagés et ont pris position", a-t-elle expliqué.

Très peu d'hommes au sein du collectif

Ces 100 personnalités réclament notamment "une loi intégrale sur les violences sexuelles, pour que le mouvement se mette en place comme il s'est mis en place sur les violences intrafamiliales et conjugales", a expliqué Muriel Réus. Mais, selon elle, le combat n'est pas gagné, car "il y a des mouvements masculinistes très forts, comme des mouvements d'extrême droite qui tentent à décrédibiliser aujourd'hui la parole des femmes et des mouvements féministes", a-t-elle déploré. "On est très attentives, très présentes. On ne lâchera rien sur les droits qui sont les nôtres", a-t-elle affirmé.

Parmi ces 100 visages, quelques hommes, mais très peu :  notamment l'acteur Philippe Torreton, le romancier Thomas Piet et quelques autres victimes d'inceste. "On aimerait en avoir beaucoup plus", reconnaît Muriel Réus. "On a choisi de mettre sur la photo des gens qui avaient dénoncé, qui avaient pris la parole publiquement ou qui avaient été victimes. Ça ne vous a pas échappé que la parole des hommes n'est pas très présente ", a-t-elle souligné. "On attend les hommes à nos côtés. De toute façon, il est certain que ce mouvement sociétal ne progressera pas sans les hommes à nos côtés", a-t-elle conclu.

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