: Vidéo "Je suis une mère dont la fille a été assassinée" : Un cri de révolte devenu un symbole au Mexique
Un cri de révolte d'une mère dont la fille a été assassinée est devenu un symbole au Mexique, pays meurtri par les violences faites aux femmes. Là-bas, en 2019, 10 femmes par jour ont été assassinées.
"Moi, ils ont tué ma fille. Je ne suis pas dans une association, je n'ai pas besoin de tambour, ni d'un foutu parti politique pour me représenter. Je me représente toute seule. Et sans micro. Je suis une mère dont la fille a été assassinée. Et oui, je suis une mère émancipée, et une féministe (…) je casse pour ma fille." Ce cri de révolte d'une mère lors d'une manifestation contre les féminicides au Mexique est devenu un symbole du calvaire vécu par les proches des victimes, dans un pays meurtri par les violences faites aux femmes. "Plus jamais, messieurs. C'est fini. On a brisé le silence. Et on ne va plus vous laisser exhiber notre douleur en spectacle", a-t-elle scandé.
"Des corps jetables"
En 2019, 10 femmes par jour ont été assassinées au Mexique. Après deux récents meurtres épouvantables, le meurtre de Ingrid Escamilla, 25 ans et celui d'une fillette de 7 ans, Fátima Cecilia Aldrighett Antón, les femmes mexicaines exigent de nouveau, parfois avec force, que ces affaires soient poursuivies et que les assassins soient mis en prison. "Nous vivons dans un pays qui commet des féminicides, un pays où nos morts ne comptent pas parce que nos corps sont jetables", a lancé l'une d'elles.
Des enquêtes inachevées
Selon la loi, au Mexique, toutes les morts violentes de femmes doivent faire l'objet d'enquêtes d'un "point de vue genré" pour déterminer si ce sont des féminicides, une catégorie distincte de l'homicide aux peines plus lourdes. Mais les militants disent que beaucoup de féminicides ne font pas l'objet d'enquêtes en tant que telles. Une carte qui renseigne tous les meurtres de femmes signalés à la presse indiquent 3825 assassinats en 2019, presque quatre fois le chiffre officiel des féminicides. María Salguero, la créatrice de cette carte dénonce "un grave problème d'impunité".
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