: Vidéo "Je comprends que des hommes butent leur femme", persiste un homme sous contrôle judiciaire pour violences conjugales

Que se passe-t-il dans la tête d'un homme violent, qui peut parfois ressentir l’envie de tuer sa compagne ? Selon les recherches d'Alexia Delbreil, médecin légiste qui travaille sur l'homicide conjugal, les agresseurs auraient en commun d’être très possessifs et d’avoir une image très dégradée de la femme. Ce que corroborent les propos de Manuel, 35 ans. Aujourd'hui en liberté, il a déjà été incarcéré pour violences conjugales et menaces de mort sur sa compagne.

"Je vais te crever, je vais rentrer à la maison, ça va mal aller"

"Je vais te crever, je vais rentrer à la maison, ça va mal aller…" Cette phrase, il l'a souvent prononcée. Il reconnaît sa violence, il est sous suivi judiciaire, il se rend à un stage obligatoire de probation, mais rien n'y fait. Sans détour, il se dit prêt à tuer sa femme s'il la surprend avec un autre. "Si je rentre chez moi et que je vois ma femme avec un autre homme… je vais passer aux assises, c'est sûr et certain."

Comme les agresseurs des cas d'homicide conjugal analysés par Alexia Delbreil, Manuel s'estime "propriétaire" de sa compagne. Au point de banaliser le meurtre. "Je vais être honnête avec vous, déclare-t-il, j'y ai déjà pensé, et je trouve pas ça normal, mais je comprends que des hommes butent leur femme."

"Les femmes, aujourd'hui, elles poussent les hommes à craquer"

"C'est peut-être méchant, c'est peut-être gros, ce que je dis, mais je peux comprendre", continue-t-il. Et il rejette sur les femmes la responsabilité des violences dont elles sont victimes : "Les femmes, aujourd'hui, elles poussent les hommes à craquer, je pense."

Extrait de "Homicide conjugal, la mécanique du crime", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 5 avril 2018.