La peau et les cheveux grisés par de l'argile, une centaine de Femen ont traversé en silence, samedi 5 octobre, le cimetière du Montparnasse, à Paris, pour dénoncer les féminicides conjugaux et réclamer au gouvernement "une mobilisation plus forte".Chacune portait une pancarte noire en forme de stèle, où figuraient les noms de femmes tuées par leur conjoint ou ex depuis le début de l'année 2019 : "Taïna, 20 ans, 3e féminicide", "Michèle, 72 ans, 10e féminicide", "Fabienne, 51 ans, 36e féminicide", "Marie-Alice, 53 ans, 51e féminicide"...etc. Défilant sous la pluie, les Femen avaient inscrit en lettres blanches sur leur buste "Je ne voulais pas mourir", "Je l'ai quitté, il m'a tuée" ou "On me prendra au sérieux quand je serai morte".Action des Femens en cours au cimetiere de Montparnasse à Paris.114 femmes mobilisés pour dénoncer les 114 feminicides depuis le début de l’année. @femeninna @femeninna pic.twitter.com/3OfxLmOUkE— Remy Buisine (@RemyBuisine) October 5, 2019Avec cette "marche symbolique", pour représenter "les 114 femmes victimes de féminicides" recensées notamment par la page Facebook Féminicides par compagnons ou ex, les Femen ont voulu interpeller le "pouvoir en place", a expliqué l'une d'entre elles dans une déclaration. "Nous rappelons que la plupart" de ces femmes, "avant d'être assassinées, avaient été victimes de violences intrafamiliales et avaient alerté la société civile, la police, la justice, des menaces qui pesaient sur elles", a déclaré l'une d'entre elles. En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l'Intérieur.