Cet article date de plus de six ans.

Qui est Denis Mukwege, "l’homme qui répare les femmes" ?

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Brut : Mukwege
Brut : Mukwege Brut : Mukwege
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Gynécologue et militant des droits humains congolais, Denis Mukwege est une figure internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier les mutilations génitales et le recours au viol comme arme de guerre.

Depuis 1999, il a soigné plus de 50 000 femmes mutilées et excisées. Denis Mukwege, né en 1955 dans le Sud-Kivu en République démocratique du Congo, est un gynécologue et militant des droits humains qui dénonce le recours au viol comme arme de guerre et les mutilations génitales faites aux femmes. Surnommé "l’homme qui répare les femmes", il est aujourd’hui une figure de la lutte contre les violences faites aux femmes. À l’occasion de la journée mondiale contre l’excision, voici l’une de ses icônes. 

De nouvelles techniques chirurgicales pour soigner les blessures des femmes

C’est à l’âge de huit ans que naît sa vocation de médecin. Il accompagne alors son père, pasteur pentecôtiste, qui rend visite à un enfant malade et est profondément marqué par la souffrance du petit garçon. Il entame d’abord des études de biochimie à l'institut Bwindi de Bukavu. Puis, deux ans près l’obtention de son diplôme, il entre à la faculté de médecine du Burundi. Lors d’un stage dans un hôpital de montagne, il découvre l’horreur de la mortalité maternelle. Il se spécialise en gynécologique, qu’il étudie en France après avoir décroché une bourse en 1984.

Cinq ans plus tard, il décide de retourner au Congo où il devient le directeur de l’hôpital de Lemera. Puis, en 1999, il fonde l’hôpital Panzi à Bukavu, où il découvre une "épidémie" nouvelle qui va fortement marquer le reste de sa carrière : la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes. Il décide alors de prendre en charge gratuitement les femmes victimes de viols et de mutilations génitales et développe ainsi de nouvelles techniques chirurgicales pour soigner les blessures des femmes. Par ailleurs, il salue "le courage des femmes congolaises" qu’il considère comme "un soutien mais aussi une inspiration quotidienne qui nous fait continuer ce que nous faisons."

Mobiliser la communauté internationale 

Face au nombre croissant de femmes mutilées qu’il rencontre, il décide de mobiliser la communauté internationale sur le recours au viol comme arme de guerre : "Toutes les victimes sont violées avec une brutalité inouïe. (…) Bien souvent, elles nous arrivent avec l’appareil génital détruit soit par des balles soit par des objets tranchants ou contondants." déclarait-il en 2011.

Son combat contre les violences faites aux femmes est récompensé en 2014, lorsqu’il reçoit le prix Sakharov du Parlement européen. Ce prix, il le dédie à "toutes les survivantes de violences sexuelles en République démocratique du Congo et dans le monde entier." Et estime qu’il "n'aura de signification pour les femmes victimes de violences sexuelles que si vous nous accompagnez sur les chemins de la paix, la justice et la démocratie."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.