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Mariage forcé : 22 adolescentes mariées chaque minute dans le monde, alerte l'ONG Vision du monde

À l'occasion de la Journée internationale de la fille mardi 11 octobre, l'association se mobilise pour dénoncer les violences subies par les filles mariées trop jeunes. Et les successions de crises mondiales ne font qu'aggraver les choses.

franceinfo - Nathanaël Charbonnier, édité par Ariane Schwab

Radio France

Publié le 11/10/2022 11:44 Mis à jour le 11/10/2022 13:41

Temps de lecture : 2min

Un marié indien et sa très jeune épouse en 2006, dans un village indien. Malgré l'interdiction d'épouser une mineure inscrite dans la loi depuis 1978,  la pratique continue. (STRDEL / AFP) — Un marié indien et sa très jeune épouse en 2006, dans un village indien. Malgré l'interdiction d'épouser une mineure inscrite dans la loi depuis 1978, la pratique continue. (STRDEL / AFP)

Crise du Covid, guerre en Ukraine, pauvreté… Quelle que soit la raison, les jeunes filles sont les premières visées par les violences. La Journée internationale de la fille, qui fête son 10e anniversaire mardi 11 octobre 2022, met l'accent sur la nécessité de relever ces défis auxquels elles sont confrontées comme l’excision, le mariage forcé, les violences conjugales, l’illettrisme. Selon un rapport de l’Unicef, près d'une fille sur quatre âgée de 15 à 19 ans dans le monde ne suit pas d'études, d'emploi ou de formation, contre 1 garçon sur 10. Et elles sont 600 millions dans le monde.

Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes - soit près d’une sur trois - ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles. Et parmi celles qui ont été en couple, près d’une fille adolescente sur quatre âgées de 15 à 19 ans (24%) a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire intime ou de son mari, selon les chiffres de l'ONU femmes. Car chaque minute, 22 jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, alerte Vision du monde, soit 12 millions par an.

Même si de nombreux pays interdisent le mariage de mineures, dans la réalité, ces mêmes pays ont du mal à faire respecter la loi. Certaines succombent suite à des complications liées à leur grossesse car elles ne sont pas en âge d'avoir des enfants, explique Camille Romain des Boscs, directrice de Vision du monde.

"Théoriquement, à partir du moment où on a ses règles, on peut techniquement avoir un enfant. Mais le bassin, le corps de la jeune fille de 12-13 ans n’est pas fait pour avoir un enfant."

Camille Romain des Boscs, directrice de Vision du monde
à franceinfo

"Toutes ces grossesses qui ont lieu très tôt sont des vecteurs de grands dangers pour la maman mais également pour les enfants à naître puisqu'ils vont avoir en général des problèmes de poids et de développement. Ce sont des risques très élevés pour la suite", insiste Camille Romain des Boscs.

Rebeca Gyumi a fondé une ONG en Tanzanie qui vise à lutter contre le mariage des enfants.

Le problème, concerne notamment les pays de la corne de l'Afrique ou encore l’Afghanistan.

>> TEMOIGNAGES. En Afghanistan, le mariage forcé des petites filles pour survivre : "Nous sommes obligés de la sacrifier"

Mais ce n'est pas une fatalité. Vision du monde note des progrès, au Bangladesh par exemple, où, grâce à un travail en profondeur et dans le temps, l'association constate une évolution des mentalités et un recul des mariages précoces.