Le Danemark change sa définition du viol
Au Danemark, une victime de viol doit avoir été victime également de violences. Une loi attendue et saluée pourrait changer cela à la fin de l'année.
"Je voulais bien qu’on s’embrasse, mais rien de plus. Je lui ai dit non. Plusieurs fois. Mais il s’est couché sur mon ventre et il est entré en moi. Pour que cela soit jugé comme un viol, il aurait dû y avoir des violences. Mais il n’y en avait pas", témoigne Isabel Donen, étudiante danoise victime de viol. Au Danemark, selon la législation, il y a viol s’il y a violence ou contrainte. Mais le ministre de la Justice a annoncé le 1er septembre une réforme de la loi sur le consentement sexuel, qui pourrait être adoptée d’ici la fin de l’année. Une personne se rendrait coupable de viol si elle a un rapport sans l’accord de son partenaire. Ce consentement pourra s’exprimer par la parole ou indirectement. "Par exemple, quand la personne aide l’autre à se déshabiller", précise Kristian Hegaard, porte-parole du ministère de la Justice.
Une loi efficace
Cette avancée très attendue est saluée par les associations féministes. Le Danemark, souvent érigé en modèle d’égalité entre les hommes et les femmes, est aussi l’un des pays d’Europe où le taux de viols est le plus haut. En 2017, selon Amnesty International, sur 24 000 femmes victimes de viol, seules 890 portent plainte et 94 condamnations sont prononcées. En Suède, depuis l’entrée en vigueur en 2018 d’une loi similaire, le nombre de condamnations pour viol a augmenté de 75%.
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