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Fatima, victime du viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo

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Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ravagé par les conflits successifs, le viol est utilisé comme arme de guerre. Le docteur Mukwege recueille et soigne les victimes de violences sexuelles.
Fatima, victime du viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ravagé par les conflits successifs, le viol est utilisé comme arme de guerre. Le docteur Mukwege recueille et soigne les victimes de violences sexuelles. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ravagé par les conflits successifs, le viol est utilisé comme arme de guerre. Le docteur Mukwege recueille et soigne les victimes de violences sexuelles. 

Fatima est réfugiée en Ouganda depuis 2013. Elle a fui la République démocratique du Congo, où elle a été victime de viol à plusieurs reprises. Les guerres successives qui ravagent le pays ont fait plus de six millions de morts, principalement à cause de la famine ou des maladies. Au nord-est du pays, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les combattants utilisent le viol comme arme de guerre.

Des violeurs impunis et des victimes abandonnées

Violée par la milice du chef rebelle Sheka en 2010, Fatima a de nouveau été victime de violences sexuelles l’année suivante, cette fois-ci aux mains de douze soldats de l’armée congolaise. Elle dénonce l’"impunité" des violeurs, qui sont laissés libres malgré les plaintes de leurs victimes auprès de la justice congolaise.

Les femmes violées sont souvent exclues de leurs communautés et rejetées par leurs familles. Quand Fatima s’est fait violer par des rebelles en 2010, son fils était présent. Depuis qu’elle a quitté la République démocratique du Congo, elle ne l’a pas revu : "Jusqu’à présent, il ne veut pas rester avec moi (…) je préfèrerais rester avec lui mais je ne sais pas comment le retrouver."

"L’homme qui répare les femmes"

Beaucoup de femmes comme elle, violées, blessées, isolées, se tournent vers le docteur Mukwege. Dans son hôpital de Panzi à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, il accueille et soigne les victimes de violences sexuelles. "Il m’a soignée, il m’a donné les médicaments, même des habits (…) il m’a aidée psychologiquement" explique Fatima. 

Depuis 1999, plus de 50 000 femmes ont été opérées dans l’hôpital du docteur Mukwege. Le Congolais, médecin gynécologue et spécialiste de la chirurgie réparatrice, est surnommé l’"homme qui répare les femmes". Après avoir alerté la communauté internationale sur les violences subies par les femmes congolaises, il reçoit le prix Sakharov du Parlement européen, prix qu’il dédie "à toutes les survivantes de violences sexuelles".

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