Des jeunes qui fuient les villes, les bureaux et les écrans d'ordinateur. "Complément d'enquête" fait le portrait d'une génération oubliée qui tente de se bricoler un avenir. Amandine, Lyonnaise de 34 ans, a troqué son boulot de responsable administrative dans une association et une carrière de cadre supérieure contre la vie à la ferme et un revenu de 700 euros par mois.Du jour au lendemain, cette diplômée d'une école de commerce s'est installée dans un petit appartement de 30 mètres carrés et une modeste exploitation avec quatre vaches et deux cochons – sans s'attendre à une telle masse de travail. Le retour à la campagne comme une démarche militante"Un seul jour de congé en six mois, donc une seule grasse mat’." Sans compter que "la bouse de vache, c'est hyper lourd", sourit-elle en soulevant une pelletée dans son étable. Et "du linge à laver tout le temps", parce qu'on "se salit tout le temps". "Pas idéal, mais correct." Dans cette ferme qu’elle loue pour trois ans, la jeune femme fait tout toute seule : de la traite des vaches à la préparation de fromages et de yaourts bio. Mais peu importe ces heures perdues : loin de la crise agricole, de la surproduction et des quotas laitiers, Amandine mène sa petite révolution, le retour à la campagne comme une démarche militante.Extrait de "L'eldorado des campagnes", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête".