: Vidéo 13h15. Il n'y a "pas un seul copain" dans l'assiette de Matthieu Ricard
Le moine bouddhiste Matthieu Ricard ne se nourrit pas "de la souffrance ni de la mort d'autres êtres vivants". Son alimentation non carnée, fondée sur une morale, contribuerait à réduire les dangers qui menacent la planète et à améliorer la santé... Extrait de "13h15 le dimanche".
"Chou-fleur, quelques légumes, riz, lentilles pour les protéines... Tout ça fait un très bon mélange", affirme le moine bouddhiste français Matthieu Ricard, 70 ans, en détaillant le contenu du plat qu'il se prépare à déguster, assis en tailleur. Et si les moines bouddhistes ont une alimentation végétarienne, ce n'est pas pour en tirer des bénéfices pour leur santé, mais bien pour une question de morale.
"Il n'y a pas un seul copain là-dedans, dit-il en riant. Je ne me nourris pas de la souffrance ni de la mort d'autres êtres vivants. Quand on demande aux gens s'ils sont en faveur de la morale, de la justice, de la bienveillance... ou s'ils sont bien d'accord qu'infliger à un être vivant des souffrances non nécessaires, ça ne va pas être moral, tout le monde est d'accord. Mais la compassion s'arrête au bord de l'assiette... C'est dommage !"
"Ne pas infliger une mort inutile à des êtres sensibles"
"C'est important de bien manger, mais n'est-ce pas plus important de ne pas infliger une mort inutile à des êtres sensibles ? insiste Matthieu Ricard, sans se départir d'une bonne humeur communicative. Mes papilles gustatives sont quand même moins importantes que la vie d'un être vivant, non ?" Montrant son assiette végétarienne, il précise avec un grand sourire : "C'est pour cela que mes copains sont tranquilles... Le jour de mon enterrement, il y aura une ligne de trois kilomètres de long avec tous les poulets, les porcs, les vaches qui me remercieront de ne pas les avoir mangés."
L'éthique seule peut ne pas suffire pour décider d'adopter une telle alimentation. Aussi est-il utile de savoir que des milliards d'animaux marins et terrestres sont tués chaque année pour leur chair, soit 150 millions par heure, que l'élevage industriel est la deuxième cause des gaz à effet de serre, l'une des plaies dont souffre la planète, ou que manger régulièrement de la viande augmente de 15 % le risque de cancer...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.