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Vidéo 13h15. ECPAD : quand Pierre Schoendoerffer a dû brûler ses films

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13h15 le dimanche. Quand Pierre Schoendoerffer a dû brûler ses films"
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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Le réalisateur Pierre Schoendoerffer a été l'un de ces soldats de l'image qui, en treillis, ont filmé la guerre au plus près de la souffrance et de la mort. Fait prisonnier à Diên Biên Phu, il a dû détruire son matériel et ses pellicules. Extrait de "13h15 le dimanche" du 27 septembre.

Pierre Schoendoerffer, réalisateur, scénariste et écrivain, a été un de ces militaires reporters de guerre filmant pour le service cinématographique des armées qui deviendra, en 2001, l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD).  "Il y a une limite que je ne peux pas franchir", confiait-il en 2009 en se souvenant de la mort d'un camarade en Indochine.

"Un soldat magnifique avait sauté sur une mine, se rappelait l'ancien cameraman des armées. Il avait les deux jambes arrachées. C'était une horrible blessure. Il était très lucide et savait qu'il allait mourir. Le médecin à côté de lui ne peut rien pour cet homme qui a parlé à deux ou trois de ses copains. Je me suis éloigné, car je trouvais que la mort de ce type appartenait à ses camarades et à lui. Je ne voulais pas me rapprocher. J'aurais été honteux de moi-même. Non, je n'aurais pas eu l'impression d'être voyeur... Pire que ça !"

Il s'engage pour apprendre à filmer

Au début des années cinquante, le futur réalisateur de La 317Section veut faire du cinéma, mais il n'a jamais touché une caméra de sa vie. Il s'engage donc au cinéma des armées pour apprendre le métier. Il se retrouve plongé en pleine guerre d'Indochine, et notamment à Diên Biên Phu, la dernière bataille rangée de l'histoire de l'armée française. Elle marque la fin de ce conflit et lance la carrière du soldat de l'image Pierre Schoendoerffer, disparu en 2012.

Blessé le 8 mars 1954, il est à nouveau parachuté sur zone dix jours plus tard, à sa demande. La base tombe le 7 mai. L'ordre est alors donné de détruire les armes et les munitions. Celui qui a eu droit à un hommage national dans la cour d'honneur des Invalides après ses obsèques fracasse ses caméras à coups de crosse et brûle ses bobines de film. Il fait partie des 12 000 prisonniers français, dont 8 000 ne reviendront pas. Comme le sergent-chef Jean Péraud, son binôme photographe.

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