Viande de cheval : Spanghero et un trader néerlandais concentrent les soupçons
Dès les premiers jours
de la crise, les enquêteurs ont vite compris que la viande de cheval qui s'est notamment retrouvée dans des produits Findus avait parcouru un drôle de voyage. Bientôt une semaine après que le scandale
a éclaté, la lumière a été faite sur certaines étapes de ce périple. La Roumanie
par exemple a certifié qu'aucune fraude n'avait été commise sur son territoire : la viande qui a quitté les abattoirs roumains était bien étiquetée "viande de
cheval".
Les zones d'ombres qui
subsistent et concentrent de plus en plus autour du
trader exerçant à Chypre qui a fourni la viande. Et ses liens avec l'entreprise
française Spanghero. Cette dernière, qui a affirmé ne pas avoir
"d'activité à base de produit d'origine équidée", aurait acheté 42
tonnes de viande de cheval au début
du mois de janvier à une société chypriote, Draap, révèle jeudi le quotidien Le
Parisien, qui publie le fac-similé d'une facture. Pour sa défense, Spanghero assure n'avoir revendu que de la viande"réputée" être du boeuf.
Au quotidien britannique The Guardian , le directeur de Draap, le Néerlandais Jan Fasen, raconte qu'il a effectivement vendu de la viande de cheval achetée en Roumanie à des sociétés françaises. Mais qu'elle était étiquetée comme telle. Pour Jan Frasen, les Roumains sont fiables* " à 100% " : " Quand il vous disent que c'est du boeuf, c'est du boeuf. Que c'est du cheval, c'est du cheval. Et je suis sûr à 100% d'avoir acheté du cheval et nous l'avons vendu à Spanghero en France et d'autres clients en Belgique et Hollande. Cette viande a été vendue comme du cheval " , confie-t-il au Guardian* . Mais la parole de ce trader est-elle digne de confiance ?
Un trader déjà condamné
pour tromperie sur la marchandise
Toutefois, Jan Frasen a lui déjà eu affaire avec la justice. Il a été condamné à un an de prison dont trois mois avec sursis en
janvier 2012 pour avoir vendu de la viande de cheval
provenant d'Amérique du Sud pour du boeuf allemand halal. La chaîne publique de
télévision néerlandaise NOS a ajouté qu'un second courtier en viande
de Oosterhout (sud-ouest des Pays-Bas) avait écopé de travaux d'intérêt général
pour complicité.
Les ministres de
l'Agriculture, de la Consommation et de l'Agroalimentaire doivent présenter ce
jeudi les conclusions de l'enquête réclamée à la DGCCRF sur la présence de viande
de cheval à la place du bœuf.
Mercredi, en réunion à Bruxelles, les ministres de l'Agriculture des pays concernés par la crise de la viande de cheval, se sont accordés sur deux points : saisir Europol et laisser les services vétérinaires et sanitaires de la Commission européenne faire des tests supplémentaires.
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