Vers une rentrée sociale animée...
22.700 postes de moins dont 11.000 dans l'Education nationale. Le gouvernement double presque le nombre de suppressions de postes de fonctionnaires par rapport à 2007. L'Education nationale sera notamment amputée d'environ 11.000 postes, selon son ministre de tutelle, Xavier Darcos. 80% des suppressions concerneront des professeurs, majoritairement dans le second degré, selon le ministre qui évoque un chiffre d'à "peu près 8.000". Le ministère de l'Economie est également très touché, avec deux agents sur trois non remplacés, tandis qu'à l'inverse, l'Enseignement supérieur et la Recherche sont épargnés, et que 1.600 postes seront créés à la Justice.
Des suppressions d'une "ampleur inégalée". "Même si les suppressions de postes sont moins importantes que prévu, elles sont d'une ampleur inégalée", juge Gérard Aschiéri (FSU), pour qui "la question d'une mobilisation, sous une forme ou une autre, va se poser".
Cinq syndicats de l'Education ont déjà appelé à "réunir les conditions d'une mobilisation de grande ampleur" à l'automne. Mais avant de décider d'une action, les fédérations de fonctionnaires attendront le discours du président de la République fin août. De son côté, François Chérèque, le leader de la CFDT, qui a déjeuné avec Nicolas Sarkozy, lui a fait part de son désaccord : "la suppression d'emploi dans la Fonction publique sans qu'il y ait débat sur les objectifs et les missions de cette Fonction publique ne nous semble pas la bonne méthode", a-t-il estimé. "On nous annonce des plans Justice à répétition et on supprime les fonctionnaires. Quelle est la logique sur ces sujets là ?", a-t-il dit.
Des fonctionnaires 'moins nombreux mais mieux payés' ? Autre sujet de mécontentement, l'absence de négociation salariale. Nicolas Sarkozy devrait redire aux fonctionnaires qu'ils seront "moins nombreux", mais "mieux payés". "On ne veut pas finir 2007 sans rien", rétorque Gérard Noguès (FO), exigeant "une véritable négociation salariale pour 2007 et 2008". Les syndicats estiment la perte de pouvoir d'achat des fonctionnaires à 6% depuis 2000. Une récente étude de l'Insee a conforté leur position, évoquant une baisse des salaires de 0,9% en 2005, ce que conteste le gouvernement. Les syndicats exigent une hausse du point d'indice, qu'ils considèrent comme "la pierre angulaire" du pouvoir d'achat. Mais le ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth ne veut pas "se cantonner à la seule évolution du point d'indice", qui "ne représente qu'un quart de l'évolution salariale". Les quatre conférences prévues avec les syndicats de fonctionnaires à partir de septembre, sur le pouvoir d'achat, les missions de la Fonction publique, le dialogue social et les parcours professionnels, ne semblent pas de nature à apaiser leur grogne.
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