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Une taxe "hamburger - frites - coca" ?

Contre l'obésité, un rapport remis au gouvernement français recommande de taxer davantage les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés. Deux tiers des hommes adultes, et la moitié des femmes sont en surcharge pondérale en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©RADIO FRANCE/ Alex Albert-Steward)

L'ire de la tentation. Selon l'un de ces adages déterminant que "ce qui est bon est forcément mauvais pour la santé", les produits aguicheurs dont sont friands une majorité de jeunes (et moins jeunes) comme les pizzas, les sodas, les frites, les hamburgers, les pâtisseries ou l'alcool sont dans le collimateur des pouvoirs publics. Du moins ils risquent de l'être bientôt.

C'est un rapport des Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (Igas), remis fin juillet aux ministres du Budget et de la Santé, Eric Woerth et Roselyne Bachelot, qui préconise une mesure inédite pour tenter de lutter efficacement contre l'obésité et la surcharge pondérale, en France.
_ Surcharge qui touchait, selon une enquête du mois de juin, deux tiers des hommes et la moitié des femmes de 35 à 74 ans en France.

La piste évoquée consisterait en une taxe sur les produits "trop gras, trop sucrés, trop salés qui ne sont pas de stricte nécessité". Avec une TVA qui selon cette idée passerait de 5,5 à 19,6%.

Pour le moment, il s'agit d'une idée, mais elle pourrait faire son chemin. Depuis 2005, la France a pris plusieurs mesures en ce sens comme l'interdiction des distributeurs de friandises en milieu scolaire. Ou l'ajout sur certaines publicités de messages publics en faveur d'une alimentation plus saine.
_ Des messages pour le moment moins "visibles" que ceux par exemple figurant sur les paquets de cigarettes, mais qui existent. Ce qui n'a pas été évident compte tenu des frictions entre le ministère de la Santé, alors dirigé par Xavier Betrand, et le puissant lobby agro-alimentaire.

Enfin, il est possible qu'une telle taxe ait des effets contradictoires. Comme l'a reconnu l'Igas elle-même, "les populations les plus défavorisées, qui se nourrissent le moins bien, pourraient être les plus fortement pénalisées" par cette taxation.

Matteu Maestracci avec agences

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