Une rapport constate des discriminations dans l'accès à la fonction publique territoriale et hospitalière
Les résultats de ce testing, commandé par l'Etat à un univestaire, montrent notamment que les candidats d'origine maghrébine sont pénalisés.
"Une exigence d'exemplarité s'impose aux employeurs publics" : Manuel Valls a réagi, mardi 12 juillet, à la remise d'un rapport se penchant sur les discrimination dans l'accès à l'emploi public, une première en France. L'enquête conclut que les candidats d'origine maghrébine et ceux vivant dans les quartiers défavorisés sont pénalisés dans l'accès aux fonctions publiques hospitalière et territoriale.
Les tests sur l'accès à l'emploi ont consisté en l'envoi de 3 258 candidatures virtuelles en réponse à 1 086 offres d'emploi réelles concernant cinq professions : policier national, infirmier, responsable administratif, technicien de maintenance et aide-soignante.
Des inégalités dans l'informations sur les offres d'emploi
Dans les fonctions publique et hospitalières - mais pas dans la fonction publique d'Etat -, le rapport conclut que les candidats d'origine maghrébine, et ceux venant de quartiers défavorisés, sont pénalisés. Il pointe des modes de recrutement "très décentralisés et très peu organisés". Même si l'accès à certaines de ces professions passe par un concours, les personnes admises doivent ensuite candidater à une affectation, comme on candidaterait à un poste dans le privé.
L'étude s'est aussi penchée sur les résultats des concours de cinq ministères (Affaires étrangères, Intérieur, Travail, Education nationale et Recherche), et constate que les femmes, les personnes nées hors de France métropolitaine ou encore celles résidant dans les quartiers défavorisés ont moins de chance de les réussir.
Enfin, le rapport note qu'il n'est pas aussi facile pour tout le monde d'obtenir des informations sur les opportunités d'emploi dans les établissements hospitaliers : les tests révèlent une discrimination entre une femme "signalant une origine maghrébine par son patronyme" et une autre femme française.
Marisol Touraine annonce des mesures
Outre Manuel Valls, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a réagi, jugeant ces résultats "inacceptables". "Je sais que ces résultats ne sont pas la conséquence d'une volonté discriminatoire des établissements, mais il existe des dysfonctionnements qu'il faut évaluer et corriger sans tarder" dans les hôpitaux publics, estime-t-elle.
Elle a annoncé le lancement d'un autre testing, national cette fois, mené dans un panel d'établissements représentatifs dans six mois. Les résultats du rapport remis mardi seront présentés à tous les services de ressources humaines pour qu'ils analysent leurs pratiques de recrutement, et des "modules d'auto-évaluation pour les établissements de santé", permettant une évaluation en interne des discriminations, seront créés.
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