Une première depuis la guerre : le grand rabbin de France à Vichy
La journée de la déportation est l’occasion de nous "rappeler ce qui s’est passé sous le régime de Pétain, pendant lequel un quart des juifs français ont été arrêtés, dénoncés, déportés", a souligné Gilles Bernheim.
_ L’occasion également de rendre hommage aux Justes, grâce auxquels les trois quarts de la communauté juive ont survécu. "Nous ne devons pas oublier la fraternité et l’héroïsme de tous ces Français qui ont permis à des Juifs de survivre", a-t-il ajouté.
C’est la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale qu’un grand rabbin de France se rendait à Vichy, capitale du régime collaborationniste du maréchal Pétain.
A Vichy, Gilles Bernheim a passé plusieurs minutes devant le 5, impasse Mombrun, où sa belle-mère a été cachée entre 1939 et 1945 avec quinze autres membres de sa famille. "C’est un moment très émouvant pour moi", a confié le grand rabbin de France.
Gilles Bernheim est ensuite allé déposer une gerbe devant une stèle à la mémoire
des déportés.
_ Le monument a été installé il y a cinq ans à l'initiative de la communauté juive de la ville, devant l'Hôtel du Parc où résidait Pétain, et à deux pas du Casino où l'Assemblée lui a voté les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La stèle rappelle que, le 26 août 1942, le régime de Vichy a décidé une rafle lors de laquelle 6.500 juifs étrangers ont été arrêtés en zone libre.
Sur les 75.721 Juifs déportés de France vers les camps nazis - dont 11.400
enfants, entre 2.500 et 3.000 ont survécu. Il y avait en France 330.000 juifs en 1940, dont 190.000 Français et 140.000 venus de Pologne et d'Europe de l'Est après 1914, ou d'Allemagne après l'arrivée d'Hitler au pouvoir.
Gilles Halais, avec agences
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