Un premier 11 novembre sans Poilu
Point d’orgue d’une semaine de commémorations de l’Armistice de 1918, une cérémonie internationale aujourd’hui au fort de Douaumont (Meuse), haut lieu de la terrible bataille de Verdun qui fit 300.000 morts. Nicolas Sarkozy s’exprime au pied de l’ossuaire construit dans les années 1920 pour accueillir les restes des victimes. En 300 jours et 300 nuits de combats, de février à décembre 1916, 26 millions d’obus s’abattirent sur la région.
Le président Sarkozy sera entouré du prince Charles, héritier de la couronne d’Angleterre, de son épouse Camilla, du grand-duc Henri de Luxembourg, du nouveau président du Bundesrat (sénat allemand) Peter Müller, et de la gouverneure générale d’Australie Quentin Bryce. Mais également de deux autres représentants de l’Union européenne, le président de la Commission de Bruxelles José Manuel Barroso et le président du Parlement de Strasbourg Hans-Gert Pöttering.
Cet après-midi, le Premier ministre François Fillon – également aux côtés de Nicolas Sarkozy à Douaumont – se rendra seul à Rethondes (Oise) où fut signé l’Armistice mettant un point final à la Der des Ders.
Quatre vétérans encore en vie
Au-delà de son caractère international, cette cérémonie revêt un caractère exceptionnel : c’est la première sans Poilu, ces combattants de 14-18 que les livres d’histoire montrent le regard vide, fusil Lebel à l’épaule, dans des tranchées boueuses et jonchées de cadavres.
Le dernier d’entre eux, Lazare Ponticelli, s’est éteint le 12 mars dernier à l’âge de 110 ans. Comme lui, légionnaire engagé en 1914 – il avait alors 17 ans, ils furent près de 9 millions de soldats mobilisés. Près d’un million et demi n’en reviendront pas. La plupart avaient entre 18 et 25 ans. En France et en Allemagne, un soldat sur six a été tué. Un homme sur dix en âge de combattre.
Après la disparition du dernier “poilu”, la transmission de la mémoire de la première guerre mondiale passe donc en grande partie par l'école. Le 11 novembre reste l'occasion pour les élèves de travailler sur le sujet.
Cette première cérémonie sans témoin français – il reste trois combattants britanniques et un américain – se déroule également sur fond de polémique autour du nombre de journées commémoratives en France (lire notre article). Si la date du 11 novembre n’est pas remise en question, l’historien André Kaspi propose, dans un rapport rédigé à la demande de l’Elysée, de ramener de douze à trois le nombre de journées du souvenir en France.
Gilles Halais avec agences
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