Un "malus" sur la bouffe qui fait grossir
Dix milliards d’euros.
_ C’est ce que coûtent l’obésité et le surpoids à l’assurance maladie, chaque année en France. Car, comme le souligne le rapport de la députée UMP Valérie Boyer, un adulte sur deux est en surcharge pondérale et la France compte près de 17% d’obèses. L’obésité a d’ailleurs plus que doublé en 15 ans, et un enfant sur cinq est trop gros.
A travers 25 propositions concrètes, le rapport préconise de "faire de l’équilibre nutritionnel et de la lutte contre l’obésité une grande cause nationale pour 2009". Avec comme "priorité absolue", les enfants. Car un enfant obèse a 80% des "chances" de le rester toute sa vie. Le rapport suggère d’ailleurs en premier chef de promouvoir l’allaitement maternel des nourrissons, qui joue un rôle protecteur contre l’obésité infantile.
Mais plus encore, la députée propose d’appliquer le principe de taxation-détaxation en fonction de la qualité nutritionnelle des aliments, afin d’orienter consommateurs et industriels vers les produits les moins gras-salés-sucrés. Concrètement, la TVA pourrait être alourdie à 19,6% sur les produits de grignotage et snacking –chips, barres chocolatées, gâteaux secs, etc, au lieu de 5,5% actuellement. Et à l’inverse, engager des négociations au niveau européen pour créer une TVA allégée à 2% sur les produits non transformés, comme les fruits et légumes. Car "est-il normal qu’un kilo de pommes soit taxé comme une pâte à tartiner ?" , s’interroger Valérie Boyer.
D’autres propositions visent notamment à surtaxer la pub pour les aliments saturés de sucre, et l’interdire au milieu des programmes télé pour enfants. Afficher les calories sur les tickets de caisse des fast-foods, favoriser la distribution gratuite de fruits et légumes de saison dans les écoles et les entreprises, permettre l’utilisation des tickets restaurant pour l’achat de fruits et légumes, interdire les acides gras trans, augmenter le nombre d’heures de sport à l’école, ou encore créer des salles de sport dans les entreprises.
Parmi toutes ces pistes de travail, celle d’une taxation de la "malbouffe" est étouffée dans l’œuf. Hors de question, "surtout dans un contexte de difficultés de pouvoir d’achat pour les Français", opposait le ministre du Budget Eric Woerth dès l’été dernier. D’autant que cette hausse des prix n’aurait pas forcément pour effet de "changer les comportements", a renchéri son collègue du Travail Xavier Bertrand. Et sur Canal+, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot confirme que "pour l’instant, (elle n’a) pas retenu cette solution".
Gilles Halais avec agences
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