Les syndicats du site de la Hague avaientdéjà tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises, alors l'injonction de l'Etatn'a pas surpris. A l'origine des inquiétudes, un constat macabre : on sesuicide trois fois plus chez Areva-La Hague qu'ailleurs dans La Manche. Alors même qu'on s'y suicidedéjà davantage qu'ailleurs en France : selon l'Insee, la Manche est letroisième département le plus touché par les suicides avec 29,1 suicides pour100.000 habitants, contre 16,3 en France en 2009.Des risques pour la sûreté desinstallationsTransmise le 8 octobreau Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l'usine, lamise en demeure impose à Areva la mise en place d'un plan d'action, eninvoquant notamment des "risques pour la sûreté des installations " :non seulement le site emploie directement 3.000 personnes, mais il est aussiqui concentre la plus grande quantité de matière radioactive en Europe.La santé mentale dessalariés dégradée"Un volume d'heuressupplémentaires conséquent a été déclaré en 2011 par des salariés non cadres duservice dans lequel un salarié non cadre s'est suicidé en janvier "relevait la direction du travail. Le26 septembre, le secrétaire CFDT du CHSCT du site, Thierry Mouchel, avait déjàfait part de ses préoccupations face à la "dégradation de la santé mentale "des salariés, en estimant que 2012 allait être "un copié-collé " de2011.L'Etat impose la mise enplace d'un plan d'actionAussi, l'Etat demandeque soit mis en place un "plan d'action " qui puisse permettre "l'évaluationet la maîtrise de la charge mentale et physique de travail ", ainsi que"ramener la durée du travail sur site et hors site du personnel auxlimites maximales légales " et "mettre en place un système d'enregistrementautomatique du début et de la fin de chaque période de travail ".Les circonstances dessuicides restent floues. La directrice de la communication affirme, elle, que l'entreprisepréparait une réponse "plus complète " que celle déjà transmise à l'Inspectiondu Travail le 5 octobre.