Tous les médicaments vendus en France placés sous surveillance
“Je suis impressionnée par l'ampleur des réformes. Il y a une vraie rupture dans ce qu'annonce Xavier Bertrand en particulier ciblée sur la sécurité des patients, des consommateurs”. Celle qui parle ne peut pas vraiment être taxée d'angélisme : il s'agit du docteur Irène Frachon, celle par qui l'affaire du Mediator a éclaté.
Huit mois après le scandale, le gouvernement affirme en avoir tiré les leçons. Dans la réforme du circuit du médicament qu'a annoncée Xavier Bertrand, il y a effectivement le retour au premier plan de la sécurité des patients. Comme l'a dit le ministre de la Santé, à l'avenir le doute bénéficiera systématiquement au patient ; “cela vaut dès l'autorisation de mise sur le marché du médicament (AMM) et tout au long de sa vie”.
Dans cette perspective, Xavier Bertrand s'est prononcé pour une révision de la pharmacopée - l'ensemble des médicaments en vente actuellement - avec, à la clé, sans doute des retraits.
“Je pense que nous consommons trop de médicaments en France et aussi qu'il y a trop de médicaments”, a poursuivi le ministre. Qui souhaite que seuls les médicaments soignant “mieux, ou au moins aussi bien que ce qui est disponible”, bénéficient d'une autorisation de mise sur le marché.
Les remboursements sont également sur la sellette : “on ne remboursera plus un médicament que s'il en vaut vraiment la peine et s'il présente des effets indésirables importants, on n'hésitera pas” à le retirer du marché.
Chaque médicament, assure-t-il, sera suivi à la trace. Par une nouvelle Agence nationale de sécurité du médicament, ANSM, qui prend la suite de l'Afssaps, l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé.
_ Le numéro vert et le site de l'ANSM pourrait ainsi être inscrit sur chaque boîte de médicament, pour que le consommateur puisse s'informer de lui-même.
Quant à l'ANSM, elle conservera sa mission de pharmacovigilance - la surveillance des effets secondaires nocifs éventuels d'un médicament - mais elle sera surtout dotée d'un département de pharmacoépidémiologie pour les études sur les médicaments après leur mise sur le marché.
Enfin, sur le sujet sensible des visiteurs médicaux - que l'Inspection générale des Affaires sociales veut tout bonnement supprimer, le ministre estime que le système doit être revu de fond en comble. “Telle qu'on l'a connue, la visite médicale a vécu. La partie promotion de leur travail me gêne, la partie information doit être encadrée.”
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