Tempête : Fillon exclut toute remise en cause des "zones noires"
Pas moins de neuf ministres et secrétaires d'État se sont réunis mardi autour du Premier ministre, François Fillon.
Une réunion demandée par Nicolas Sarkozy pour recadrer ses troupes sur le délicat sujet de la définition des "zones noires", c’est-à-dire les zones où le risque d’inondation est mortel et dont les habitants doivent donc être évacués et leurs maisons détruites.
Aucun aménagement possible
La définition de ces "zones noires" est très contestée localement, au point que certains élus avaient affirmé ce week-end que des aménagements seraient sans doute possibles.
Dominique Bussereau, par exemple, qui préside le conseil général de
Charente-Maritime, ou encore Brice Hortefeux. Le ministre de l'Intérieur avait lui aussi estimé qu'il "peut exister des situations individuelles précises, ponctuelles, qui nécessitent un examen approfondi".
Hors de question pour l’Élysée. Le Premier Ministre l’a réaffirmé ce matin : "les critères mis en œuvre par l'État pour définir les zones" inconstructibles après la tempête Xynthia (sont) objectifs" et (n'appellent) " pas de remise en cause dans la phase actuelle".
Toutefois, a tempéré François Fillon, "en cas de désaccord (sur ce zonage), les collectivités et les particuliers pourront bien entendu faire valoir leurs droits selon les procédures classiques, devant le juge".
Calmer la colère des victimes
François Fillon a aussi profité de cette réunion pour tenter de calmer les victimes en colère. D'abord en affirmant comprendre le "traumatisme" subi par ces habitants.
_ De plus, des mesures seront prises pour qu’elles soient indemnisées plus rapidement. Le Premier ministre a annoncé qu'il avait demandé aux fédérations d'assureurs de "réduire de trois mois à un mois les délais permettant l'indemnisation".
Autre mesure pour prouver aux victimes de la tempête que le gouvernement ne les oublie pas, François Fillon a annoncé qu'il nommerait dans un délai de 48 heures des "délégués à la solidarité" qui, sous l'autorité des préfets, "recevront toutes les personnes qui souhaitent des explications sur les critères qui ont été choisis par l'État et sur les procédures d'indemnisation".
_ Sur ce point, François Fillon a rappelé que les habitants des zones noires peuvent dès à présent demander "l'acquisition amiable par l'État" de leur maison et du terrain sur lequel celle-ci est bâtie, et ce "au prix du marché avant la tempête".
En tout, plus de 1.500 résidences doivent être abandonnées par leurs occupants en Vendée et en Charente-Maritime.
_ Selon le gouvernement, elles sont toutes situées dans des zones où elles sont exposées à un risque mortel. La tempête Xynthia a fait 53 morts dans la nuit du 27 au 28 février dernier.
Virginie Salanson avec agences
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