Témoignage "On m'attaque sur ma personne, mais aussi en tant que communiste" : le maire d'un village de la Sarthe menacé de mort

Le maire d'Arthezé (Sarthe) a reçu une lettre de menace accompagnée d'une balle de revolver dans un contexte d'augmentation de la violence à l'égard des élus.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une pancarte de soutien aux maires lors d'une marche transpartisane qui dénonçait entre autres les violences faites aux élus locaux, à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), le 24 mai 2023. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS)

Des menaces de mort directement adressées au maire. "C'est une honte d'être communiste, mais ça ne durera pas", est-il écrit au verso d'un tract arrivé par la poste à la mairie, accompagné d'une balle de revolver. Une menace que le maire d'Arthezé (Sarthe), Sylvain Poirrier prend très au sérieux, même s'il a un peu de mal à l'expliquer, dans un petit village sans histoire d'à peine plus de 300 habitants. 

"Dites-vous bien que j'ai pris cher dans l'affaire, confie Sylvain Poirrier. On m'attaque sur ma personne, mais aussi en tant que communiste. Je pense plus à des personnes extérieures à la commune. Nous, on se connaît tous. C'est une grande famille, ce village".

Fabien Roussel a apporté son soutien

La menace a plongé l'élu dans une forte inquiétude. "Inquiet, on l'est quand vous recevez un courrier pareil, dit-il. Et puis on est protecteur aussi pour notre famille qui est derrière aussi tout ça. Pour tout vous dire, je fais des petites nuits". 

Le maire a depuis changé ses habitudes et a dû fermer la mairie à clé quand il s'y trouve. L'enquête a été confiée à la gendarmerie de la Sarthe qui a procédé au relevé d'usage. Le préfet du département, les autres élus et le secrétaire national du PCF Fabien Roussel ont apporté leur soutien au maire menacé. 

Selon une enquête du Cevipof, publiée en novembre 2023, près de sept maires sur dix confient être victimes d'incivilités. C'est 16 points de plus qu'en 2020. Le 6 février dernier, l’Assemblée nationale s'est penchée sur une proposition de loi déjà votée au Sénat qui liste toute une série de mesures afin de venir en aide à ces représentants des Français, confrontés régulièrement à des violences. La proposition de loi avait été déposée en mai 2023 notamment dans le contexte de la démission de Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, dont le domicile a été visé par un incendie.

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