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SOS Médecins menace de se mettre en grève pendant le week-end

L'association proteste contre une décision de l'Agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais de l'exclure de la permanence des soins de nuit.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une personne sort de la permanence de l'association SOS médecins de Lille (Nord), le 3 janvier 2011.  (MAXPPP)

Les praticiens de SOS Médecins sont en colère. Ils menacent de se mettre en grève dans toute la France les samedi et dimanche 5 et 6 janvier pour protester contre une décision de l'Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais visant selon eux à les exclure de la permanence des soins de nuit. 

Pourquoi les praticiens de SOS Médecins protestent-ils ? 

A l'origine de la grogne, il y a une décision relative à "l'expérimentation de garde médicale en nuit profonde dans la région Nord-Pas-de-Calais" annoncée par l'antenne régionale de l'ARS et dont l'application doit entrer en vigueur le 8 janvier. "Dans le Nord-Pas-de-Calais, où il y a trois SOS Médecins, Lille, Roubaix-Tourcoing et Dunkerque, le directeur de l'Agence régionale de santé a décidé de réorganiser la permanence de soins, en excluant les associations SOS Médecins sur la deuxième tranche de nuit, après minuit", a expliqué à l'AFP Patrick Guérin, vice-président de SOS Médecins.

Entre d'autres termes, tous les appels de permanence des soins de nuit seraient centralisés par le "15" (urgences médicales), "empêchant les gens d'avoir accès aux centres d'appel de SOS Médecins entre minuit et 8h du matin", craint-il. Cette décision est "totalement contraire aux textes législatifs et réglementaires en vigueur", selon Patrick Guérin. Pour montrer leur désaccord, les 1000 praticiens des associations SOS Médecins partout en France ont menacé de faire grève pendant 48h. 

Que répond l'ARS ?  

De son côté, l'ARS Nord-Pas-de-Calais assure qu'il s'agit d'un malentendu. "Il n'est pas question d'exclure SOS Médecins de la permanence des soins", a répondu le directeur général de l'organisme, Daniel Lenoir, lors d'une conférence de presse à Lille. Selon lui, l'incompréhension tient à un "problème de formulation du cahier des charges (..), a-t-il assuré. 

"Tout le monde peut continuer à appeler le 3624 [le numéro de SOS Médecins] à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit, mais nous ne l'avions pas précisé dans le texte, ce qui a donné lieu à une incompréhension, a-t-il expliqué, cité par Le Parisien.fr. Ils ont cru que leur centre d'appel serait bloqué, mais il n'en a jamais été question."

Que demande SOS Médecins ? 

SOS Médecins, qui a confirmé avoir reçu un e-mail de Daniel Lenoir proposant des modifications du texte initial, "maintient son mouvement de cessation d’activité pour le prochain week-end, tant que le ministère de la Santé n’aura pas validé les engagements de Monsieur Lenoir", a précisé Patrick Guérin. SOS Médecins souhaite que ces engagements soient appliqués "dans toutes les régions de France (...) ce qui n’est, à ce jour, pas le cas en Corse".

Que va changer la mise en place de ce dispositif ? 

Si le nouveau système prévoit de centraliser tous les appels reçus par le Samu et par le centre de régulation des urgences, en vue de les déferer efficacement aux médecins disponibles (y compris parmi les permanenciers de SOS Médecins), cela ne bloquera pas la ligne directe de SOS Médecins, précise Le Parisien.fr.

Le dispositif bientôt testé dans le Nord-Pas-de-Calais consiste à désigner un médecin généraliste d'astreinte dans chacun des 7 secteurs que compte la région. Disponible de minuit à 6h du matin, le médecin pourra se déplacer "pour aller voir des personnes qui sont en situation de détresse mais dont la situation ne requiert pas forcément d'aller aux urgences", a expliqué Daniel Lenoir, citant l'exemple de personnes âgées dépendantes ou de parents isolés de jeunes enfants.

Le dispositif prévoit de rémunérer l'astreinte 450 euros par nuit et par médecin. Auparavant, environ 150 médecins libéraux étaient mobilisés pour les astreintes du soir dans la région, pour une quinzaine d'interventions par nuit, selon l'ARS. Ils étaient rémunérés 150 euros par nuit. 

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