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Après de nombreux ratés, l'armée bat en retraite sur son logiciel de paiement des militaires

Le ministère de la Défense officialisera l'abandon du logiciel Louvois début décembre, selon plusieurs sources proches du dossier. Ce système avait connu de nombreux dysfonctionnements, certains militaires n'étant pas payés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des militaires du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine, à Carcassonne (Aude), le 15 novembre 2013. (ALAIN ROBERT / APERCU / SIPA)

Il sème la zizanie depuis plusieurs mois, au grand dam de milliers de militaires. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, devrait annoncer début décembre à Vars (Hautes-Alpes) sa décision d'abandonner le logiciel de paiement des soldes, appelé Louvois, selon des sources proches du dossier. Le Figaro confirme l'information, jeudi 21 novembre, citant un conseiller au ministère de la Défense : l'audit mené depuis plusieurs mois "devait nous dire si le système était assez robuste pour être modifié, nous savons désormais que non".

Pour faire cette annonce, Jean-Yves Le Drian se rendra, le 3 ou le 5 décembre (la date est encore incertaine) à Vars, là où, il y a un an, il s'était ému des dysfonctionnements de Louvois. Mis en application en 2011, ce logiciel gérant le versement des soldes des militaires n'a cessé de connaître des problèmes allant du non-paiement des soldes à des versements indus.

Des soldes parfois inférieures à 100 euros par mois

En septembre dernier, les députés Geneviève Gosselin-Fleury (PS) et Damien Meslot (UMP) avaient conclu que le système n'était pas stabilisé et produisait toujours des bugs, dans un rapport sur la réorganisation du ministère. Ils avaient alors retenu deux hypothèses de sortie de crise : "continuer avec Louvois" en concentrant tous les moyens pour redresser la situation à partir de ce système, ou étudier le recours à un autre progiciel "dont le déploiement nécessiterait probablement un délai de trois ans"

En raison de ces bugs de grande ampleur, "des familles de militaires s'étaient, en effet, retrouvées avec 500 euros par mois pour vivre, parfois 126 euros ou même 90 euros", rappelle Le Figaro. "Selon la Défense, 120 000 dossiers auraient été réglés, seuls 397 non traités. Ce que démentent les associations de militaires, qui crient au mensonge et au scandale en dénonçant des dizaines de milliers de dossiers encore en souffrance."

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