Cet article date de plus de treize ans.

SNCF : sabotages en série sur les lignes TGV

Dernier acte de malveillance d'un week-end noir à la SNCF, un TGV Bruxelles-Perpignan a percuté hier soir des plaques de béton posées sur la voie dans la région de Narbonne (Aude). La piste de sabotages internes n'est pas exclue, le parquet antiterroriste de Paris a été saisi de l'enquête...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Ce nouvel acte de malveillance, révélé ce matin par le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, est le dernier d'une série de méfaits qui ont visé les lignes ferroviaires tout au long du week-end.

Un TGV Bruxelles-Perpignan a percuté hier soir vers 23h15 deux plaques de béton, intentionnellement déposées sur une voie ferrée près de Narbonne. Il n'y a pas eu de blessé parmi la centaine de passagers. Seul le nez du TGV, qui roulait alors à 150 km/h, a été endommagé, selon la SNCF. Le train est arrivé à destination, avec un retard d'un peu plus d'une heure.

Avant ce dernier incident, la SNCF a connu un week-end noir avec pas moins de quatre sabotages sur les seules lignes TGV samedi et dimanche. A chaque fois, des barres de fer à béton fixées sur des caténaires, dans l'Oise, l'Yonne et en Seine-et-Marne. Quelque 160 TGV, Thalys et Eurostar des lignes à grande vitesse Nord, Est et Sud-Est ont subi des retards allant jusqu'à plusieurs heures, provoquant notamment une jolie pagaille en Garde du Nord.

"Action concertée de sabotage" ?

Une série noire qui ne doit peut-être rien au hasard : c'est "la quatrième fois en trois semaines que des actes de malveillance" perturbent "gravement le trafic" des trains, souligne le président de la SNCF Guillaume Pépy, évoquant une possible "corrélation" entre ces différents actes. D'autant qu'il faut bien connaître l'environnement ferroviaire pour aller poser des barres de fer, sans s'électrocuter, sur câbles transportant du courant à 25.000 volts.

Et l'on reparle donc de la piste des sabotages internes, comme au lendemain des grandes grèves de l'automne 2007 à la SNCF. Une piste évoquée également à l'Elysée par le secrétaire général de la présidence Claude Guéant, qui parle d'une "action concertée de sabotage", mais également de source syndicale. "Seules les personnes rompues aux interventions sur de la haute tension (...) peuvent poser un tel dispositif sans mettre leur vie en péril", analyse Bernard Aubin de la CFTC Transports.

Des enquêtes sont en cours sous la responsabilité directe du directeur général de la gendarmerie nationale. Les investigations, confiées notamment aux enquêteurs de la gendarmerie technique et scientifique, sont désormais coordonnées par la section antiterroriste du parquet de Paris.

Les peines encourues, si les responsables sont identifiés et condamnés, peuvent aller jusqu'à 10 ans de prison ferme et 75.000 euros d'amende.

Cécile Mimaut, Gilles Halais avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.