"Cela m'a appris à être ponctuel, assidu, à travailler en équipe" : le service civique a 10 ans
Dix ans jour pour jour après la promulgation de la loi de création du service civique, le bilan est plutôt bon : 435 000 jeunes se sont investis pour une période de six mois à un an, en décrochant souvent, à l'issue de leur service, un emploi.
Le mois dernier le bac en poche, Romain se retrouve parmi les laissés pour compte de Parcours Sup : aucune école d'infirmiers ne l'accepte. En attendant de retenter sa chance à la rentrée, il pousse la porte de l'antenne de Bondy de l'association Unis-Cité, attiré par les missions sociales proposées dans le cadre d'un service civique.
Comme lui, depuis le 10 mars 2010, date à laquelle la loi de création du service civique a été promulguée, 435 000 jeunes se sont investis pour une période de six mois à un an, soit plus de 300 millions d'heures de missions d'intérêt général et d'utilité sociale. Un vrai plus pour la collectivité, mais aussi et surtout pour ces jeunes.
"Ça m'a permis de prendre plaisir à me lever le matin"
Romain y voit notamment un atout pour la suite de son parcours professionnel. "Cela permet de montrer aux personnes que le projet a pu mûrir un an, qu'il est toujours intact, d'une part. D'autre part, le service civique permet de rajouter de l'expérience pour être au contact des personnes âgées, au contact d'enfants. Et c'est grâce à ça que je pense que je n'aurais pas trop de mal à trouver une école d'infirmier cette année, explique-t-il.
Ces quelques mois au sein de l'association responsabilisent et rendent aussi plus autonomes les jeunes volontaires. "Cela m'a permis de prendre plaisir à me lever le matin pour aller travailler, affirme Romain. Et des choses vraiment basiques : être ponctuel, être assidu, le travail en équipe, qui sont utiles dans la vie. Et cela, le lycée, pour le coup, ça ne me l'a pas du tout apporté", explique-t-il.
Une ouverture vers les autres
Dans la même structure que lui, il y a Célia, 20 ans. Son problème, de son propre aveu, c'est qu'elle se lasse vite. Après quelques années de coiffure et de garde d'enfants, elle postule un peu par hasard chez Unis-Cité. "Je pensais qu'un service civique, c'était en rapport avec le service militaire", explique la jeune femme. "Je n'avais aucune idée de ce que c'était au début, et c'est une amie qui m'en a parlé, qui m'a dit que c'était un moyen de se faire de l'argent et aussi de faire du social", poursuit-elle.
Et pour Célia, c'est une révélation. "Travailler en groupe, je ne connaissais pas encore ça, se souvient Célia. J'y ai été obligée. J'y ai été confrontée. Du fait que j'étais au contact d'une équipe, je devais apporter mes idées, mes opinions, donc j'ai dû me rapprocher des autres."
C'est cela que j'ai dû faire : beaucoup d'efforts et je me suis découverte en fait !
Céliaà franceinfo
Grâce aux missions qu'on lui fait faire, elle découvre aussi son intérêt pour l'écologie. "L'écologie, tout ça, ça ne m'intéresse pas vraiment de base (...) Je me suis adaptée, je suis rentrée dans le truc. Finalement, j'ai bien accroché avec le fait de prendre soin de la planète, faire attention à ce que l'on fait, le recyclage, j'ai bien collé à ça !". Et cela a tellement bien collé qu'une idée, peut être une vocation, a surgi : travailler au contact des animaux. En ce moment, Célia construit son projet avec le coordinateur de l'antenne de Bondy et espère faire partie des trois quarts des volontaires qui trouvent un emploi juste après leur service civique.
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