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Numéros de plaque conservés trop longtemps, mots de passe pas assez "robustes"… Le ministère de l'Intérieur flashé par la Cnil sur ses "radars tronçons"

Ces systèmes de contrôle de vitesse collectent les plaques des voitures, prennent des clichés et notent l'heure exacte de passage de l'ensemble des véhicules qui circulent sur la section contrôlée, qu'ils soient ou non en infraction.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un radar tronçon sur le RD 14 à Vigny (Val-d'Oise), le 23 août 2018.  (MAXPPP)

Le ministère de l'Intérieur a été épinglé, mercredi 4 décembre, par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui lui reproche de conserver trop longtemps les photos des plaques des véhicules qui passent devant ses radars dits "tronçons".

Ces systèmes de contrôle de vitesse, au nombre d'une centaine en France, ne mesurent pas la vitesse instantanée des véhicules mais leur vitesse moyenne sur une certaine distance (généralement de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres). Les bornes automatiques à l'entrée et à la sortie du tronçon lisent les plaques des voitures, prennent des clichés des véhicules et notent l'heure exacte de passage. Elles collectent ces données sur l'ensemble des véhicules qui circulent sur la section contrôlée, qu'ils soient ou non en infraction, rappelle la Cnil.

Des données insuffisamment sécurisées

Or, "les numéros de plaque d'immatriculation des véhicules n'ayant pas commis d'infraction sont conservés plus de 13 mois pour les numéros complets, et plus de quatre ans pour les numéros tronqués de deux caractères, bien au-delà du délai de vingt-quatre heures prévu par l'arrêté" de 2004 organisant le déploiement de ces radars tronçons, déplore la Cnil. La commission critique également la sécurité insuffisante du stockage de ces données.

Elle a constaté en effet "un manque de robustesse des mots de passe, une traçabilité insatisfaisante des accès et une gestion insuffisante des droits d'accès à l'application au niveau du prestataire du ministère", indique-t-elle. "Le ministère de l'Intérieur a trois mois pour se conformer à la loi (...) sur les deux manquements", indique la Cnil. Si le ministère "ne se conforme pas à cette mise en demeure dans le délai imparti", elle pourra prononcer une sanction.

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