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Contrôle technique des deux-roues motorisés : "On rend service" au gouvernement, avec cette décision du Conseil d'Etat, ironise l'association Respire

Le Conseil d'Etat a donné au gouvernement deux mois pour prendre l'arrêté mettant en place le contrôle technique pour les deux-roues motorisés, conformément à une obligation européenne que la France a toujours rechigné à appliquer.
Article rédigé par franceinfo
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Des scooters stationnés dans les rues de Paris, le 16 septembre 2020. (MAXPPP)

L'association Respire salue la décision du Conseil d'Etat qui donne deux mois au gouvernement pour instaurer le contrôle technique aux deux-roues motorisés. Le gouvernement est "très content que nous ayons saisi le conseil d'Etat parce qu'on leur rend service de façon à ne pas assumer eux-mêmes la responsabilité de cette décision", ironise ce vendredi sur franceinfo Tony Renucci, directeur de l'association Respire.

De son côté, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a immédiatement réagi, affirmant que le gouvernement appliquerait "bien entendu la décision du Conseil d'Etat" et que lui-même préciserait "dans les prochains jours le calendrier et les modalités. "C'est une décision qui n'est pas une surprise", indique pour sa part Didier Renoux, le délégué général de la Fédération française des motards en colère sur franceinfo vendredi. Il estime que "les mesures alternatives élaborées avec le gouvernement seront bien plus efficaces qu'un contrôle technique, qui pour l'accidentalité ne concerne que 0,3% des accidents et 0,8% de la pollution, c'est assez risible".

Le coût de la mise en place du contrôle technique n'a pas encore été fixé, mais pour Tony Renucci de l'association Respire. "C'est un coût qui doit entrer dans les mœurs. Surtout ce qu'il faut voir, c'est ce qu'on va économiser derrière pour la santé publique et en termes aussi de qualité de vie", précise-t-il. 

"Il faut passer à autre chose"

Le directeur de l'association Respire regrette la façon dont s'est passée la concertation autour de la mise en place de ce contrôle technique. "Je ne sais pas si on peut parler de dialogue, relève Tony Renucci. J'ai plus dû faire face aux insultes, aux intimidations, aux menaces de mort de certains militants un peu trop extrémistes, donc je ne parlerai pas de dialogue, il n'y a pas eu de dialogue". Tony Renucci pense "maintenant qu'on a un point final, il est temps de mettre ce processus derrière nous et de l'appliquer, il faut passer à autre chose".

De son côté, le délégué général des Motards en colère l'assure : une mise en place d'un contrôle technique en deux mois n'est pas envisageable, "absolument pas, ça ne va pas se faire en deux mois". "J'attends de lire avec précision la mesure", explique Didier Renoux. Les Motards en colère comptent bien manifester à nouveau contre cette décision du Conseil d'État : "Je ne vois pas comment on ne pourrait pas manifester contre une mesure qui est totalement injuste par rapport à la réalité de ce qu'elle va apporter", lance Didier Renoux.

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