Un mémorial est inauguré, mardi 18 juillet, dans la gare de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Pendant 13 mois, ce site a été le point de départ des Juifs de France, vers le camp d’Auschwitz.
C’est un lieu longtemps oublié de tous : la gare de déportation de Bobigny, au cœur de la Seine-Saint-Denis. D’ici, 22 453 Juifs sont partis vers les camps de la mort. Moins d’une centaine sont revenus, comme Ginette Kolinka. "Je ne me rappelle de rien de cet endroit", déclare-t-elle. Le 13 avril 1944, elle était dans le convoi 71, avec son père, son frère et son neveu. "Se retrouver avec des jeunes, on blaguait. Pour nous, on allait dans un camp de travail. Alors un camp de travail, on est jeune, ça ne fait pas peur", se souvient-elle.
Simone Veil en fait un Mémorial
Il n’existe aucune image de cette gare durant la Seconde Guerre mondiale. Un lieu caché par les nazis. Juste quelques photos du camp de la Muette à Drancy (Seine-Saint-Denis), où les déportés étaient rassemblés avant de prendre le train. Pour accélérer l’extermination des Juifs, Bobigny entre en service le 18 juillet 1943, 21 convois partiront vers Auschwitz.
Après la guerre, le lieu a été occupé par un ferrailleur, jusqu’en 2005. Une présence qui aura paradoxalement protégé le bâtiment. "Nous avons retrouvé, après avoir fait des travaux de restauration, les pavés sur lesquels les déportés ont tracé leurs derniers pas avant de monter dans les wagons de marchandise", déclare Bernard Saint-Jean, chef du projet d’aménagement de la gare.
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