Second Guerre mondiale : 80 ans plus tard, ils racontent leur 6 juin 1944
La nuit normande touche à sa fin, à l’aube d’une journée qui va faire basculer l’histoire. "On entendait les Allemands qui tiraient, et on a vu les parachutes", se souvient Andrée Auvray. "C’est un jour tragique. Quand on perd sa mère…", confie Maurice Lecœur. Pour d’autres cette journée restera à jamais comme un jour de liesse. Le jour J, Andrée était une jeune femme bientôt maman. Maurice venait d’avoir 10 ans. Danielle n’était qu’une enfant. 80 ans plus tard, ils racontent.
Des souvenirs mélangés
Andrée Auvray, 98 ans, retrouve à Sainte-Mère-Église (Manche) la maison où elle a vécu le Débarquement. "Tellement de souvenirs douloureux et joyeux", résume-t-elle. À quelques kilomètres de là, Maurice Lecœur vivait avec ses parents. Blotti contre sa mère, il a assisté ébahi à l’arrivée des Américains. Il se souvient "des coups de feu". "Les pauvres qui ont été accrochés aux arbres, ils tiraient dessus pour les achever", raconte-t-il. Depuis sa maison de Beaumont-Hague (Manche), Danielle, 5 ans, à l’époque, se souvient de la liesse qui s’est emparé de son village durant la matinée du 6 juin. "C’était l’euphorie", dit-elle.
Mais dans l’après-midi, les Allemands contre-attaquaient. Les corps ont été entassés à la tête. Andrée Auvray, alors bénévole à la Croix-Rouge, se souvient des morts "enveloppés dans des parachutes". À Sainte-Mère-Église, Maurice s’est réfugié dans un fossé. Sa maman, Marie Lecœur, a été touchée par un éclat d’obus. Elle avait 31 ans. Comme elle, une trentaine de civils ont été tués le Jour J dans le village. Dans le mois qui suivent, les victimes ont été régulièrement honorés.
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