Sans-abri à Marseille : "Nous avons affaire à des personnes et des publics très divers", selon la mairie après la Nuit de la solidarité
"Il manque plusieurs centaines de places, pour ne pas dire plusieurs milliers de place, dans notre ville" pour les sans-abri, a estimé l'adjointe au maire de Marseille chargée de la Solidarité.
"On s'attend à une augmentation des besoins", déclare dimanche 23 janvier sur franceinfo l'adjointe au maire de Marseille chargée de la Solidarité, Audrey Garino, après la première Nuit de la solidarité organisée jeudi dans la ville. Cette opération de recensement des sans-abri "visait à connaître les besoins pour mieux orienter notre politique publique de demain", explique-t-elle. "Il manque plusieurs centaines de places, pour ne pas dire plusieurs milliers de place, dans notre ville."
franceinfo : En 2016, il y avait 14 000 sans-abri à Marseille, où 26% d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Vous attendez-vous à une augmentation du nombre de sans-abri après la pandémie ?
Audrey Garino : En tout cas, on s'attend à une augmentation des besoins. On l'a déjà ressenti depuis dix-huit mois que nous sommes aux responsabilités. On le voit dans les services sociaux, lors des maraudes du Samu social municipal. On ressent l'augmentation des demandes en termes d'accès à l'alimentation, aux droits et au logement.
Sur ce chiffre de 14 000 sans-abri, il ne peut pas être comparé à notre opération parce que c'était un chiffre sur un an. Ce n'est pas forcément la même chose que la cartographie à l'instant T qu'on a réalisé jeudi soir. Pour autant, on connait l'urgence et la situation dans notre ville et on voit très bien à quel point la crise sanitaire à des conséquences sociales extrêmement lourdes sur un tissu social déjà fragile.
Qu'avez-vous retenu de cette première nuit de la solidarité à Marseille ?
Il manque plusieurs centaines de places, pour ne pas dire plusieurs milliers de place, dans notre ville. Cette opération visait à connaître les besoins pour mieux orienter notre politique publique de demain. C'est une opération de décompte mais aussi de sensibilisation. Ce qu'on a pu constater c'est qu'il y a évidemment une pluralité et une diversité des personnes et que, surtout, des accidents de vie qui conduisent à des situations de sans-abrisme peuvent arriver à tout le monde. Nous avons affaire à des personnes et des publics très divers.
À quoi servira le plan d'action de lutte contre la pauvreté de 1,5 million d'euros signé à la fin de l'année dernière avec l'Etat ?
L'objectif pour la ville de Marseille est de toucher les publics les plus éloignés du droit : des personnes sans-abri, qui vivent dans des squats ou des bidonvilles. On doit véritablement flécher l'action, l'engagement, les dispositifs qu'on met en place à destination des publics qui passent au travers des mailles du filet de notre institution. Ça veut dire plus de travailleurs sociaux, des formations et des nouveaux équipements. Par exemple, il n'existait plus de douches municipales depuis plusieurs années à Marseille. Nous en avons désormais, mais nous savons que c'est insuffisant. Est-ce qu'il y a également besoin de bagageries ou d'accueils de jour ? Dans quels lieux est-ce qu'on les crée ? Tout ça est un plan d'action assez vaste mis en place par la ville en partenariat avec les services de l'Etat.
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