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"Nuit de la solidarité" : Emmaüs Solidarité pointe l'absence d'enquête nationale sur le nombre de SDF en France

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bénévoles, personnels de la mairie de Paris ou encore employés de la RATP vont sillonner les rues de Paris pour tenter de recenser les personnes sans-abri.

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Morel, le directeur général d'Emmaüs Solidarité, le 6 décembre 2017 à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"Il n'y a pas eu d'enquête [nationale], notamment sur le nombre de SDF, depuis 2012", a déploré sur franceinfo Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité, alors que la ville de Paris organise jeudi 7 février sa 2e "Nuit de la solidarité". Bénévoles, personnels de la mairie ou encore employés de la RATP vont sillonner les rues de la capitale dans le cadre d'un recensement des personnes sans-abri. Une initiative saluée par Bruno Morel car cela permet "d'avoir une analyse quantitative et qualitative de la situation des personnes" et de "qualifier avec précision les besoins".

franceinfo : Lors de la première édition de la "Nuit de la solidarité", plus de 3 000 sans-abri ont été recensés à Paris. Cela a-t-il changé les choses ?

Bruno Morel : Ce genre d'initiatives lancées par la mairie de Paris permet d'avoir une analyse quantitative et qualitative de la situation des personnes. À la suite de la première édition, la ville de Paris a mobilisé 1 800 places supplémentaires pour accueillir des sans-abri et notamment des femmes. Un des enseignements de la dernière "Nuit de la solidarité" était que 12% des recensés sont des femmes et qu'il fallait pouvoir apporter des réponses.

Vous évoquiez cette possibilité d'avoir une idée précise du profil des sans-abri, dans la rue. Qu'a-t-on appris l'an dernier sur ces profils ?

Le grand enseignement, d'abord, est que deux tiers des personnes n'appelaient pas le 115, d'où l'importance d'aller à leur rencontre. Autre enseignement, qui n'était pas une surprise, c'était le besoin d'un hébergement ou d'un logement. En deuxième position parmi les attentes des personnes, la possibilité de prendre une douche. D'où l'importance des accueils de jour. Le grand enseignement que je souhaiterais tirer, c'est ce travail en commun entre des Parisiens volontaires et des équipes sociales. Tout cela permet d'avoir un meilleur regard sur les publics exclus.

Est-ce vraiment à la mairie de Paris de procéder à ce recensement avec des bénévoles ? Où est l'État dans tout ça ?

On sent que l'État est intéressé par la démarche. Le vrai sujet c'est qu'il n'y a pas eu d'enquête, notamment sur le nombre de SDF, depuis 2012. Les associations demandent qu'un recensement soit fait. Il est intéressant que des grandes villes le fassent. Paris l'a fait, Metz l'a fait l'année dernière, Grenoble également. On va utiliser toutes ces bonnes initiatives en attendant un vrai recensement afin de connaître la situation exacte des besoins et éviter des querelles quant au nombre de personnes à la rue.

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