Sauvetage en mer : le président de la SNSM démissionne
C'est une des sacro-saintes règles du droit maritime : le sauvetage en mer des hommes est obligatoire. Et gratuit. Le sauvetage du navire, en revanche, ne l'est pas... Cette mission de service public est assurée, en France, très essentiellement par la SNSM, la Société nationale de sauvetage en mer. Forte de 4.500 bénévoles, l'association intervient à partir de 220 stations partout sur le littoral.
Gratuitement, donc. La SNSM vit des dons de ses adhérents, et de subventions de l'Etat. Pour sa mission d'utilité publique.
Quant au remorquage des navires en perdition, il n'est pas gracieux. Parce qu'il n'y a pas de nécessité vitale, et qu'il entre dans le domaine concurrentiel. La SNSM le facture depuis 1970, 300 à 700€ l'heure, selon la taille du bateau.
Gratuité totale des secours
C'est ce que voulait changer Olivier Lajous, président - bénévole - de la SNSM depuis trois mois. Cet amiral, ancien chef du personnel de la Marine nationale, voulait instaurer la gratuité complète des secours - hommes et navires. Dans un courrier interne, le 21 août, il écrivait : "Je considère en effet que, dès lors que nous acceptons d'être rémunérés pour des actions liées à notre mission, nous en détournons le sens et nous nous mettons en situation de concurrence avec les quelques sociétés développant ces savoir-faire."
Les 1.800 reportages réalisés chaque année par l'association représentent 5% de son budget annuel - 1,25 sur les 25 millions. Mais certaines stations locales arrivent à 30%, voire davantage. Ce sont ceux-là qui s'inquiétaient du manque à gagner en cas de gratuité totale...
Bref, faute d'avoir les coudées franches, Olivier Lajus avait annoncé qu'il remettrait son mandat "si on ne lui donnait pas les moyens d'exercer pleinement ses fonctions" . Il a donc jeté l'éponge. Un intérim est assuré jusqu'à la prochaine réunion du Conseil d'administration de la SNSM, le 26 septembre.
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