Sangliers morts sur une plage bretonne : la faute aux algues vertes
Le sulfure d'hydrogène. C'est le gaz qui a tué, cet été, 36 sangliers sur une plage bretonne, à Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc. Deux agences gouvernementales viennent de rendre leur rapport, l'Anses (Agence de sécurité sanitaire de l'environnement - ministère de l'Agriculture) aujourd'hui, et l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques - ministère de l'Ecologie) hier.
_ Sans être parfaitement catégoriques, toutes deux jugent “hautement probable” que le mort des bêtes soit due au gaz qui se dégage des algues vertes en décomposition. “Sans pouvoir affirmer qu'il s'agit du seul facteur contributif de la mortalité massive”, précise l'Anses.
Voilà qui ne fait que confirmer, une fois encore, ce que tout le monde pensait cet été. Et ce que les premières autopsies des animaux avaient révélé (voir articles précédents).
Selon le rapport de l'Ineris, les analyses d'air effectuées en plusieurs points de la baie ont fait apparaître des “dégagements importants de composés soufrés”, allant jusqu'à 3 000 mg/m3 de H2S à la source, quand la vase ou les algues étaient foulées, soit un taux pouvant provoquer la mort quasi-immédiate d'un homme.
Haro sur les algues vertes, donc. Dues, rappelle l'Anses à “des concentrations élevées de nitrates dans les eaux, apportés par les activités humaines, en particulier l'agriculture, et une configuration physique du littoral”. Les agriculteurs et les éleveurs (porcins essentiellement) sont toujours montrés du doigt...
Pour limiter ces déchets, la solution serait simple, selon Gilles Salvat, directeur de la Santé animale à l'Anses : “limiter les déchets d'origine animale et les engrais inorganiques pour les cultures, choisir des cultures qui demandent plus ou moins d'azote ou encore instaurer une rotation des cultures.”
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