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Inflation, baisse des ventes... Au Salon de l'agriculture, l'opération de sensibilisation d'agriculteurs bio sur leurs difficultés

Conséquence de l'inflation et de la guerre en Ukraine, les ventes de produits bio français ont dégringolé. A l'occasion du salon de l'agriculture, les éleveurs demandent à l'Etat d'augmenter son aide financière.
Article rédigé par franceinfo
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A l'occasion du salon de l'agriculture, les éleveurs demandent à l'Etat d'augmenter son aide financière. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La filière bio française est en difficulté. Après dix ans de croissance à deux chiffres, les ventes ont chuté de 7,4% l'année dernière selon le panéliste NielsenIQ. Et parmi les causes qui provoquent la baisse des ventes du bio : l'inflation et la guerre en Ukraine. Un sujet largement abordé dans les allées du Salon de l'agriculture, porte de Versailles à Paris.

>> Salon de l'agriculture, pourquoi la filière bio est en pleine crise de croissance ?

Pour l'interprofession laitière, la consommation des produits laitiers bio a drastiquement chuté l'année dernière, de 17 %. Dans le même temps, les collectes ont doublé ces cinq dernières années, ce qui a provoqué une surproduction. Les éleveurs font directement les frais de cette situation, "l'année dernière, ce sont à peu près 8 centimes de moins par litre de lait dans ma ferme", estime Charlotte Kerglonou éleveuse de vaches laitières dans une exploitation bio d'Ille-et-Vilaine. Une perte que l'agricultrice estime à 24 000 € de revenus en moins l'an dernier.

Pourtant, la demande de produits bio est censée être suffisante. La loi prévoit depuis janvier 2022 au moins 20 % de bio dans la restauration collective publique, dans les écoles ou les hôpitaux par exemple. Une règle loin d'être respectée puisque la Cour des comptes estime que nous sommes à 6 % en moyenne.

Plan de soutien de 10 millions d'euros

"C'est un objectif qui nous a servi à construire notre plan de filière dans le doublement de la production laitière", se scandalise Yves Sauvaget, président de la commission bio de l'interprofession laitière, "nous avons respecté notre engagement. Ce plan de filière a été validé par la puissance publique. Il n'y en a qu'un seul et unique n'a pas respecté ses engagements, c'est la puissance publique."

Même colère au Salon de l'agriculture, où des exploitants bio ont déployé mardi 28 février une banderole avec le message : "Bio méprisée. Bio enterrée", affichée sur le stand de l'Agence Bio. Une action pour réclamer davantage que les 10 millions d'euros promis lundi dans le cadre d'un plan de soutien par la Première ministre Élisabeth Borne.

Le risque, ce sont les abandons, alors que la France compte 60 000 fermes bio, avec des agriculteurs qui arrêtent le métier ou qui repassent en agriculture conventionnelle, faute de réussir à en vivre. L'an dernier, 3 % des producteurs de lait bio ont jeté l'éponge. Ce sont trois fois plus que les années précédentes, selon l'interprofession.

Produire une agriculture en étant autonome, en se passant d'engrais chimiques, de pesticides, c'est quand même une grande satisfaction.

Charlotte Kerglonou, éleveuse de vaches laitières dans une ferme bio d'Ille-et-Vilaine

à franceinfo

De son côté, Charlotte Kerglonou refuse de faire marche-arrière : "Si ça se trouve, dans un an, le lait conventionnel va retomber. Et puis, le choix du bio, ce n'est pas que pour un marché. Derrière le bio, il y a un cahier des charges, il y a des valeurs." 

Maintenir les exploitations, c'est aussi ce que défend l'interprofession, qui réclame 71 millions d'euros d'aides au gouvernement, l'équivalent des pertes de toute la filière du lait bio prévu pour cette année. 

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