Au Salon de l'agriculture, "les gens alcoolisés avaient tendance à effrayer les bêtes"
Les organisateurs de l'événement ont décidé de supprimer la nocturne, où le salon fermait ses portes à 23 heures, en raison des abus d'alcool.
"La nocturne, c'était la catastrophe. Ils se bourraient la gueule, il y avait des bagarres, des gestes déplacés envers les filles", explique Nathalie, mardi 24 février. Derrière son stand de dégustation de bières, elle se réjouit de la décision prise par les organisateurs du Salon de l'agriculture de supprimer cette soirée qui se déroulait le vendredi jusqu'à 23 heures, entraînant des excès éthyliques.
"La nocturne c'était la catastrophe. Ils se bourraient la gueule, y avait des bagarres", explique Nathalie #SIA2015 pic.twitter.com/dhNfZ8uHwa
— Parrot Clément (@CParrot) 24 Février 2015
"La nocturne, ce n'était pas possible ! Les gens montaient sur les tables. On en a déjà assez la journée", explique Cécilia, qui travaille sur un stand vantant les produits de Nouvelle-Calédonie. "Les gens vomissaient partout, envahissaient les stands, dégradaient le matériel et parfois même volaient les produits", confirme Patrice au milieu de ses bouteilles de grands vins de Bourgogne.
Lui oppose les exposants de "produits de luxe", dont il fait partie, aux vendeurs de "saucisses, merguez, bières", qui risquent de voir leur chiffre d'affaires diminuer avec l'arrêt de la nocturne. "Mais je pense que la majorité des exposants sont satisfaits de cette décision, notamment les éleveurs, car les gens alcoolisés avaient tendance à effrayer les bêtes", ajoute-t-il en versant un peu de vin blanc dans un verre.
"Au niveau du commerce, ça va être pénalisant"
Tous ne partagent pas l'avis de Patrice. "Pour nous, la nocturne, c'était super agréable, on n'était pas touchés par les débordements", témoigne Marion depuis son stand de bière artisanale fabriquée en Auvergne. "Au niveau du commerce, c'est sûr que ça va être pénalisant", regrette cette jeune entrepreneuse. Pour compenser la suppression de la nocturne, deux semi-nocturnes sont organisées mercredi et jeudi, avec une fermeture à 20 heures au lieu de 19 heures. "Mais ce ne sera pas pareil", assure Marion.
Sur le plan festif, la nocturne, c'était le meilleur moment du salon.
Si Fred reconnaît que la nocturne entraînait des débordements, il regrette également sa suppression : "Cela nous permettait de toucher un public plus large, qu'on ne touchera plus dorénavant, des gens qui travaillent la semaine et qui ne paieront pas une place à 13 euros pour une fermeture à 20 heures." Il estime que les exposants sont lésés alors même que le prix du stand reste toujours élevé, à 400 euros. Pour cette raison ainsi que pour d'autres nouvelles règles imposées par les organisateurs, Fred se pose la question de sa venue au salon l'an prochain.
Si la fin de la nocturne ne contente pas tous les exposants, elle fait le bonheur des secouristes chargés de faire la voiture-balai à la fermeture du salon. Il est trop tôt pour constater l'impact de l'abandon de cette soirée sur le nombre d'incidents, mais un secouriste de la protection civile de Paris constate qu'il y a moins de personnes alcoolisées que les autres années : "On en a encore beaucoup, mais je pense que le message fort des organisateurs de supprimer la nocturne, ainsi que la sensibilisation auprès des exposants, portent ses fruits."
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