Salle de shoot à Paris : une votation rassemble une majorité d'opposants
"C'est un grand
succès", confiait dimanche soir le conseiller d'arrondissement Serge
Federbusch (UMP), organisateur de cette votation populaire sur la salle de
shoot de la gare du Nord.
La majorité des votants, dont
certains étaient des militants ou sympathisants UMP, n'ont pas hésité à exprimer
ouvertement leur hostilité devant micros et caméras. "On a déjà les
Roms, les clochards et les drogués qui viennent chercher leur méthadone",
lance Etienne, venu avec sa femme. "Aujourd'hui, les dealers se
cachent. Mais avec une telle salle, ils seront protégés par une zone de
non-droit", complète Jean-Claude, un retraité qui tient le registre
des votants. "Tous les dealers de banlieue vont venir sur Paris",
renchérit France, une retraitée.
"Une opération de communication"
Sans surprise, sur 296 riverains
qui ont fait le déplacement jusqu'au petit café "Rapide du Nord" où
l'urne avait été installée au fond de la salle, 280 ont répondu "non"
au projet.
Cette votation n'a cependant aucune
valeur juridique. Le gouvernement a donné son feu vert début février pour
l'implantation d'une salle de consommation de drogue, une implantation à titre
expérimental. Le projet est défendu par le maire de l'arrondissement, Rémy
féraud (PS) qui y voit le moyen de sécuriser les abords de la gare du Nord, un
quartier gangréné par les drogués. L'édile balaye la votation d'un revers de la
main : "C'est une opération de communication."
Si un local est trouvé rapidement,
la salle de consommation de drogue pourrait ouvrir avant l'été. Et
l'expérimentation pourrait être étendue à d'autres grandes villes de France.
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