Réunion entre patrons et syndicats sur l'avenir du raffinage
C’était une promesse faite aux syndicats. L’une des conditions posée par la CGT pour suspendre la grève illimitée, il y a deux mois.
Les employés avaient bloqué les six raffineries du groupe Total pendant une semaine pour protester contre la fermeture du site des Flandres près de Dunkerque. L'ombre de la pénurie avait plané sur certaines stations service du pays.
Les syndicats exigeaient le maintien de l'activité dans le nord, pas de fermeture ni de cession de tout autre raffinerie Total en France et une table ronde sur l'avenir du raffinage.
Promesse en partie tenue.
_ Une réunion aura bien lieu ce jeudi après-midi au ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable, à Paris. Cette table ronde devrait notamment réunir des dirigeants des groupes pétroliers, des représentants syndicaux du secteur, des experts, l'Union française des industries pétrolières (Ufip), des parlementaires et le ministre Jean-Louis Borloo.
Les syndicats maintiennent la pression
En revanche, la fermeture de la raffinerie des Flandres et la reconversion du site ont été confirmées le 8 mars dernier.
_ Total s'étant engagé à reclasser la totalité des quelque 400 salariés et à ne pas fermer d'autre raffinerie en France au cours des cinq prochaines années.
Méfiants, les syndicats entendent maintenir la pression.
La CGT, majoritaire dans le secteur, appelle donc les salariés "des 13 raffineries françaises" à se "faire entendre" en participant à une grève de 24 heures ce 15 avril, dans toutes les raffineries de France, quel que soit le groupe pétrolier.
Au moins quatre des six raffineries Total ont d’ores et déjà répondu à l’appel.
Un enjeu : comprendre la crise
L’un des enjeux de cette table ronde sera de définir les raisons de la crise qui touche le secteur depuis plusieurs années.
Pour l'Ufip, la crise résulte essentiellement d'une baisse de la demande de produits pétroliers, particulièrement en Europe, sous l'effet de la crise économique et des politiques écologiques.
_ Il faudrait fermer "10 à 15%" des raffineries européennes pour rétablir l'équilibre entre offre et demande affirme l’Ufip.
"Pas du tout !" répliquent les syndicats.
Au contraire, la France produit plus d'essence qu'elle n'en consomme, mais moins de gazole que nécessaire pour sa consommation.
La CGT préfère parler d'une "inadaptation de l'outil de raffinage " et dénonce l'absence d'investissement dans les raffineries "depuis 20 ans".
Marc Blanc, secrétaire fédéral CFDT Chimie Energie résume : "on attend de cette réunion qu'elle pose bien les problématiques du secteur et qu'on puisse rechercher de manière concertée des solutions ".
Virginie Salanson avec agences
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