Retraites : syndicats, opposition et gouvernement préparent la suite
Pour tout le monde, c'est clair. Les annonces d'Eric Woerth hier ne marquent que la fin d'un round. Chacun prépare le suivant. Le ministre du Travail a annoncé la couleur : le gouvernement tiendra. Il a exclu toute remise en cause du recul de l'âgé légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans à partir de 2018 dans le projet. Mais il réaffirme que les partenaires sociaux peuvent venir discuter le texte jusqu'à vendredi.
A l'Elysée aujourd'hui, l'heure était à compter les alliés syndicaux. Décompte simple et rapide : il n'y en a pas. Nicolas Sarkozy espérait un soutien de la CFDT, comme en 2003. Mais cette fois, le syndicat est vent debout contre la réforme, et le chef de l'Etat sait qu'il ne pourra pas la retourner. Nicolas Sarkozy et son gouvernement sont les vainqueurs de cette manche. Ils sont parvenus à annoncer une mesure majeure aux implications très lourdes : le recul de l'âge légal de la retraite à 62 ans sans remplir les rues de manifestants, malgré les démonstrations syndicales des jours précédents. Mais d'autres obstacles l'attendent : le débat parlementaire et surtout, la rentrée sociale. Le chef de l'Etat a appelé son camp à rester soudé, malgré les tiraillements entre droite sociale et droite libérale, et seriner le refrain gouvernemental sur tous les tons : une réforme “réaliste et juste”.
Les syndicats ne se laisseront évidemment pas convaincre durant l'été. Ils espèrent bien que les Français prendront aussi le temps de réfléchir, et que la mobilisation en demi-teinte de toute la phase de conception du projet se transformera en raz-de-marée de manifestants, et de grévistes.
_ Le premier rendez-vous est fixé la semaine prochaine, le 24 juin, avec un appel à la grève. Jusqu'à présent, les principales fédérations ont avancé divisées. mais hier soir à la télévision, François Chérèque de la CFDT et Bernard Thibault, de la CGT, ont affiché leur volonté de rester soudés sur ce dossier. Jean-Claude Mailly, de Force Ouvrière, n'a pas exclu de participer à cette journée.
En embuscade, l'opposition est montée au créneau pour dénoncer la réforme. Le PS de Martine Aubry avance un contre-projet, se présentant comme une force de proposition alternative, et vraiment de gauche. Martine Aubry qui espère au passage marquer des points sur Dominique Strauss-Kahn, qui ne s'est pas montré opposé à l'abandon de la retraite à 60 ans. L'extrême-gauche espère aussi se refaire une santé après la déception des régionales. Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besançenot se posent en rassembleurs.
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