Retraites : la mobilisation est au rendez-vous, y compris dans les lycées
Les syndicats lycéens l'avaient promis : les jeunes seront présents en nombre aujourd'hui dans les rangs des manifestations. Effectivement, les perturbations sont beaucoup plus importantes aujourd'hui dans les établissements qu'au cours des précédentes journées d'action : 299 lycées sont touchés, selon le ministère de l'Education Nationale, 400 selon l'Union Nationale Lycéenne.
La FIDL évoque "des actions diverses et variées allant
du simple barrage filtrant avec distribution de tracts au
blocage, notamment à Paris" dans 30% à 40% des établissements. Les syndicats étudiants, comme l'Unef et Sud-Etudiants, avaient eux aussi appelé à la mobilisation.
La réforme "faite pour les jeunes", selon le gouvernement
La mobilisation de la jeunesse est la grande nouveauté de cette nouvelle journée d'action : jusqu'à présent, les lycéens et les étudiants étaient restés en dehors du mouvement de contestation. Le gouvernement ne cache d'ailleurs pas son inquiétude à l'idée que les jeunes se mobilisent à leur tour : ces derniers jours, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse tentait de convaincre que la réforme était "faite pour la jeunesse de France".
Concernant la mobilisation des professeurs, la bataille des chiffres fait rage : le ministère estime le taux de grévistes à 28% dans le premier degré (33,5% le 23 septembre) et à 19,5% dans le second degré (22% le 23 septembre). Des chiffres contestés par les syndicats, qui comptabilisent 48% de grévistes dans le primaire et 45% dans le secondaire.
Mobilisation en hausse à la SNCF et à la RATP
A la SNCF, la direction a comptabilisé à la mi-journée 40,4% de grévistes (37% le 23 septembre). La CGT-Cheminots décompte elle près de 54% de salariés mobilisés.
_ La direction de la RATP comptabilise de son côté 17% de grévistes, soit un point de plus que le 23 septembre.
La Poste fait état de 16,5% de grévistes. Sud PTT annonce "plus de 30% de grévistes". Ces chiffres sont, dans les deux cas, identiques à ceux du 23 septembre.
Dans le secteur pétrolier, 11 des 12 raffineries de la métropole sont touchées par des grèves. La raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, est même en cours d'arrêt. Elle rejoint ainsi les raffineries de Donges (Loire-Atlantique) et de La Mède (Bouches-du-Rhône).
A France Télécom, la direction annonce 20% de grévistes, contre près de 24% il y a trois semaines. Celle d'EDF compte près de 18% de salariés en arrêt de travail, un chiffre stable par rapport à la dernière grève.
Tous ces chiffres de mobilisation vont être examinés avec beaucoup d'attention par les syndicats, car se pose la question de la reconduite de la grève. Des assemblées générales doivent se tenir aujourd'hui ou demain, selon les secteurs, pour décider de la suite du mouvement.
Autre enjeu : l'ampleur des manifestations. Selon les premiers chiffres, les défilés sont aussi fournis voire plus fournis que la dernière fois, comme à Lyon (de 18.500 à 45.000 personnes), Rennes (22.000 à 60.000) ou Marseille (24.500 à 23.000).
_ A la mi-journée, le ministère de l'Intérieur avançait le chiffre de 500.000 personnes dans la rue, "participation légèrement supérieure" à celle du 2
octobre au même moment. Jean-Claude Mailly (FO) estimait pour sa part que les "trois millions" de manifestants seraient "vraisemblablement dépassés" ce soir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.